Parexemple, si une « histoire d’amour » est identifiĂ©e entre deux personnes de 18 et 14 ans, les juges pourront abandonner les poursuites. De plus, le projet de loi propose d’allonger le dĂ©lai de prescription des crimes sexuels commis Ă  l’encontre des mineurs Ă  trente ans aprĂšs la majoritĂ© de la victime, contre vingt actuellement.
VĂ©rifiĂ© le 25 fĂ©vrier 2022 - Direction de l'information lĂ©gale et administrative Premier ministre, MinistĂšre chargĂ© de la justiceAvertissement pĂ©nal probatoireLa loi pour la confiance dans l'institution judiciaire remplace le rappel Ă  la loi par un avertissement pĂ©nal disposition entrera en vigueur le 1er janvier cette date, les informations contenues dans cette page restent d' Ă©viter un procĂšs pĂ©nal, des mesures alternatives peuvent ĂȘtre prises par le procureur de la RĂ©publique titleContent. L'objectif est d'assurer la rĂ©paration du dommage causĂ© Ă  la victime, de mettre fin Ă  l'infraction titleContent et de rĂ©insĂ©rer socialement l'auteur des faits. Le procureur peut agir directement ou par l'intermĂ©diaire d'un officier de police judiciaire titleContent, d'un dĂ©lĂ©guĂ© du procureur titleContent ou d'un mĂ©diateur titleContent. Ces mesures s'adressent au majeur et rappel Ă  la loi est un entretien solennel lors duquel il est rappelĂ© Ă  l'auteur des faits les obligations prĂ©vues par la loi et les risques encourus en cas de entretien doit faire prendre conscience Ă  l'auteur les consĂ©quences d'un acte contraire Ă  la loi peine, paiement de dommages-intĂ©rĂȘts titleContent Ă  la victime, inscription au fichier de traitement des antĂ©cĂ©dents judiciaires....Si l'auteur des faits est mineur, le rappel Ă  la loi doit ĂȘtre fait en prĂ©sence des personnes qui ont l'autoritĂ© parentale titleContent. La mesure doit lui faire comprendre que son acte est illĂ©gal et qu'il peut avoir de graves consĂ©quences pour lui et ses parents peine, paiement de dommages-intĂ©rĂȘts titleContent Ă  la victime par ses parents ....L'auteur des faits peut ĂȘtre orientĂ© vers une structure sanitaire, sociale ou professionnelle pour suivre un des stages suivants Stage de citoyennetĂ© rappel des valeurs rĂ©publicainesStage de sensibilisation aux dangers de l'usage de produits stupĂ©fiantsStage de sensibilisation Ă  la sĂ©curitĂ© routiĂšre en cas d'infraction Ă  l'occasion de la conduite d'un vĂ©hiculeStage de responsabilisation pour la prĂ©vention et la lutte contre les violences au sein du coupleStage de sensibilisation Ă  la lutte contre l'achat de services sexuels dans le cadre de la lutte contre la prostitutionStage de responsabilitĂ© parentale rappel aux parents de leurs droits et devoirs Stage de lutte contre le sexisme et de sensibilisation Ă  l'Ă©galitĂ© entre les femmes et les hommesCe stage doit ĂȘtre payĂ© par l'auteur des noter si l'auteur des faits est mineur, ses reprĂ©sentants lĂ©gaux titleContent sont convoquĂ©s avant la mise en place de la mesure. Ils doivent donner leur accord. Le procureur fixe la part des frais de stage Ă  payer par les des faits mineur peut Ă©galement ĂȘtre orientĂ© vers un stage de formation civique ou vers une consultation auprĂšs d'un psychiatre ou d'un noter le procureur peut demander au mineur et Ă  ses reprĂ©sentants lĂ©gaux de justifier de l'assiduitĂ© du mineur Ă  un enseignement ou une formation procureur de la RĂ©publique peut laisser la possibilitĂ© Ă  l'auteur des faits de se mettre en conformitĂ© avec la loi ou un exemple, la rĂ©gularisation de la situation par l'auteur des faits est possible dans les situations suivantes Permis de construire non demandĂ© avant la rĂ©alisation des travauxMise en conformitĂ© d'un vĂ©hicule avec la loiPaiement d'une pension alimentaire qui n'Ă©tait plus payĂ©e par l'auteur des faitsL'auteur des faits doit apporter la preuve qu'il a rĂ©gularisĂ© sa situation en prĂ©sentant le document nĂ©cessaire permis de construire acceptĂ©, facture de mise en conformitĂ© du vĂ©hicule .... La rĂ©ussite de la mesure permet Ă  l'auteur des faits d'Ă©chapper aux noter si l'auteur des faits est mineur, ses reprĂ©sentants lĂ©gaux titleContent sont convoquĂ©s avant la mise en place de la mesure. Ils doivent Ă©galement donner leur procureur peut demander Ă  l'auteur des faits de rĂ©parer le dommage causĂ© Ă  la victime. La rĂ©paration peut, par exemple, consister en l'indemnisation ou en la remise en l'Ă©tat du bien victime est informĂ©e des propositions de rĂ©paration. Elle peut les accepter ou les noter si l'auteur des faits est mineur, ses reprĂ©sentants lĂ©gaux titleContent sont convoquĂ©s avant la mise en place de la mesure. Le mineur et ses reprĂ©sentants lĂ©gaux doivent donner leur accord par procĂšs le dommage concerne les biens d'une commune, le procureur peut demander Ă  l'auteur des faits de rĂ©pondre Ă  une convocation du maire. Cette convocation permet Ă  l'auteur de faits de conclure une transaction avec la procureur peut interdire Ă  l'auteur des faits de se rendre dans un ou plusieurs lieux dĂ©terminĂ©s dans lesquels l'infraction a Ă©tĂ© commise un bar, un marchĂ©, une salle de sport....Il peut aussi interdire Ă  l'auteur des faits de se rendre dans le lieu oĂč rĂ©side la mesure est dĂ©cidĂ©e pour une durĂ©e de 6 mois la demande de la victime, en cas de violences conjugales ou familiales qui peuvent se rĂ©pĂ©ter, le procureur peut interdire Ă  l'auteur des faits de s'approcher et de rĂ©sider au domicile familial. Cette mesure est dĂ©cidĂ©e pour une durĂ©e de 6 mois maximum. Dans le cas de violences conjugales ou familiales, la mesure peut ĂȘtre accompagnĂ©e d'une prise en charge sanitaire, sociale ou psychologique de l'auteur des noter si l'auteur des faits est mineur, ses reprĂ©sentants lĂ©gaux titleContent sont convoquĂ©s avant la mise en place de la procureur de la rĂ©publique peut demander Ă  l'auteur des faits de ne pas rencontrer ou entrer en relation avec les personnes suivantes VictimeCompliceCo-auteur titleContentL'interdiction est d'une durĂ©e maximale de 6 noter si l'auteur des faits est mineur, ses reprĂ©sentants lĂ©gaux titleContent sont convoquĂ©s avant la mise en place de la la demande ou avec l'accord de la victime, le procureur peut ordonner une mesure de mĂ©diation mesure a pour objectif de rĂ©soudre Ă  l'amiable le cas de rĂ©ussite, un procĂšs verbal d'accord est signĂ© entre le mĂ©diateur, la victime et l' noter si l'auteur des faits est mineur, ses reprĂ©sentants lĂ©gaux titleContent sont convoquĂ©s avant la mise en place de la mesure. Ils doivent Ă©galement donner leur procureur de la RĂ©publique peut demander Ă  l'auteur des faits de verser une contribution citoyenne auprĂšs d'une association d'aide aux montant de cette contribution est fixĂ© par le procureur en fonction de la gravitĂ© des faits, des ressources et des charges de l'auteur des montant maximum est de 3 000 €.La composition pĂ©nale est une procĂ©dure alternative aux peut ĂȘtre proposĂ©e par le procureur de la RĂ©publique pour les contraventions titleContent et certains dĂ©lits comme par exemple l'usage de drogue ou la conduite en Ă©tat d' procĂ©dure s'adresse Ă  la personne physique titleContent majeure ou mineure ou Ă  la personne morale titleContent, qui reconnaĂźt sa noter s'il s'agit d'un mineur, lui et ses reprĂ©sentants lĂ©gaux doivent donner leur accord, en prĂ©sence d'un peut m'aider ?Trouvez les acteurs qui peuvent rĂ©pondre Ă  vos questions dans votre rĂ©gionComposition page vous a-t-elle Ă©tĂ© utile ? 388- Le dĂ©lit de corruption a entraĂźnĂ© du fait de son caractĂšre mutant des adaptations nĂ©cessaires non seulement Ă  l’échelle nationale comme nous l’avons vu dans le cadre des mutations temporelles, mais Ă©galement des changements dans les politiques de lutte Ă  l’échelle internationale. En effet, le dĂ©veloppement de ce dĂ©lit a conduit Ă  la multiplication des actions Le 29 septembre 2018, une trentaine de femmes se sont allongĂ©es sur le sol, place de la RĂ©publique Ă  Paris, pour dĂ©noncer les violences sexistes et sexuelles. Hans Lucas Il lui avait promis "une fin sanguine" il a tenu parole. En janvier, GĂŒlçin, monitrice d'auto-Ă©cole et mĂšre de quatre enfants, a Ă©tĂ© poignardĂ©e Ă  mort en pleine rue Ă  Annemasse Haute-Savoie par son mari, dont elle Ă©tait en instance de divorce. Ce samedi, Le Parisien a racontĂ© ses derniĂšres annĂ©es passĂ©es Ă  lancer l'alerte cinq dĂ©pĂŽts de plainte, des visites rĂ©guliĂšres au commissariat, un accompagnement par une association fĂ©ministe, une lettre au procureur rĂ©clamant une audience... Sans rĂ©sultat. La "fin sanguine" de GĂŒlçin Ă©tait Ă©crite, mais personne n'a rĂ©ussi Ă  l'empĂȘcher. Comme elle, 73 autres femmes ont Ă©tĂ© tuĂ©es par leur conjoint ou leur ex-conjoint depuis le dĂ©but de l'annĂ©e 2019, d'aprĂšs un comptage du collectif FĂ©minicides par compagnons ou ex. En dĂ©pit du renforcement de la loi et de l'Ă©galitĂ© hommes-femmes dĂ©clarĂ©e "grande cause du quinquennat", plus de 120 femmes continuent de mourir chaque annĂ©e des mains de leur conjoint ou de leur ex 130 en 2017, 123 en 2016, 122 en 2015.... Un chiffre impossible Ă  faire baisser ? Pas forcĂ©ment. En 2018 ans, l'Espagne a ainsi rĂ©ussi Ă  ramener le nombre des fĂ©minicides annuels Ă  47, soit 30 de moins que dix ans auparavant. Le tout grĂące Ă  deux lois et un arsenal ambitieux - tĂ©lĂ©phones rouges, tribunaux spĂ©cifiques, ordonnances de protection, bracelet Ă©lectronique... Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1€ sans engagement La loi existe.... mais n'est pas bien utilisĂ©eEt en France ? La lĂ©gislation a aussi "progressĂ© de façon majeure depuis les annĂ©es 1990 avec trois grandes lois en 2010, 2014 et 2018", reconnaĂźt auprĂšs de L'Express Françoise BriĂ©, directrice gĂ©nĂ©rale de la FĂ©dĂ©ration nationale solidaritĂ© femmes FNSF. LIRE AUSSI >> Affaire Daval il y a toujours un problĂšme dans le traitement mĂ©diatique des fĂ©minicides DĂ©but juillet, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a d'ailleurs promis sous peu la "gĂ©nĂ©ralisation" d'un nouvel outil le dispositif Ă©lectronique de protection antirapprochement. Venu d'Espagne et disponible depuis 2017 en France sans encore ĂȘtre employĂ©, ce bracelet permet aux victimes potentielles et aux forces de l'ordre d'ĂȘtre prĂ©venues de la prĂ©sence des conjoints et ex-conjoints violents qui le portent dans un pĂ©rimĂštre donnĂ©. D'autres outils existent dĂ©jĂ , mais ils ne sont pas toujours utilisĂ©s. Les magistrats eux-mĂȘmes sont en partie responsables. En 2017, les juges aux affaires familiales français ont dĂ©cernĂ© 1389 ordonnances de protection pour un peu plus de 3000 demandes. La mĂȘme annĂ©e, l'Espagne en a accordĂ© 29 000. Cette mesure, dont l'utilitĂ© est reconnue par les associations qui accompagnent les victimes, permet de mettre Ă  l'Ă©cart le conjoint violent, interdit toute forme de contact avec la victime, et reloge cette derniĂšre Ă  une adresse tenue secrĂšte. Le tout sans qu'une plainte n'ait forcĂ©ment Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e. LIRE AUSSI >> Violences conjugales "C'est aux agresseurs d'avoir honte, pas aux femmes" Les exemples se ramassent Ă  la pelle. Parmi les 842 "tĂ©lĂ©phones grave danger" existants - qui permettent de joindre un service d'assistance accessible 24 heures sur 24 grĂące Ă  une touche dĂ©diĂ©e - seuls 248 ont effectivement Ă©tĂ© attribuĂ©s. Soit moins d'un tiers. Les autres ? "Ils dorment dans un tiroir", se dĂ©sole Ernestine Ronai, prĂ©sidente de l'Observatoire des violences envers les femmes de Seine-Saint-Denis et membre du Haut Conseil Ă  l'Ă©galitĂ© entre les femmes et les hommes HCE, qui espĂšre que les bracelets Ă©lectroniques ne subiront pas le mĂȘme sort. Pour remĂ©dier Ă  cette sous-utilisation de l'arsenal judiciaire, Nicole Belloubet a demandĂ© aux procureurs, dans une circulaire envoyĂ©e mi-mai, "l'attribution de tous les 'tĂ©lĂ©phones grave danger'" et la saisie "d'initiative" d'un juge dĂšs qu'ils ont connaissance d'une situation de violences conjugales, sans attendre que la victime fasse elle-mĂȘme la demande. "Une mauvaise Ă©valuation du danger"Pourquoi se priver de ces outils qui aident Ă  sauver des vies ? Parce qu'il existe chez certains policiers, gendarmes et magistrats "une mauvaise Ă©valuation du danger sur la question du conflit de couple et de la violence", avance Françoise BriĂ©. "Toute une sĂ©rie de plaintes ne sont pas traitĂ©es comme elles devraient l'ĂȘtre, car l'agent exige un certificat mĂ©dical pour attester des violences [ce qui n'est pas obligatoire, selon la loi] ou propose une main courante, qui n'a aucun effet car ne dĂ©clenche pas d'enquĂȘte", regrette ainsi auprĂšs de L'Express Luc FrĂ©miot, magistrat honoraire et coauteur d'une pĂ©tition exigeant de l'État une enquĂȘte sur les "manquements" en matiĂšre de prĂ©vention des fĂ©minicides. "Certains enquĂȘteurs sont super au point ... mais d'autres n'ont pas les bons rĂ©flexes. Ils veulent souvent classer l'affaire parce que la femme victime ne coche pas les bonnes cases elle n'a pas d'incapacitĂ© totale de travail, elle a retirĂ© sa plainte, etc. Or ce sont au contraire des indices qui montrent qu'il faut creuser !", abonde dans Mediapart Juliette Gest, premiĂšre vice-procureure du tribunal de grande instance de Bobigny. "C'est quelque chose qui peut arriver on est 150 000 policiers, on ne peut pas dire qu'on est tous au mĂȘme niveau", reconnaĂźt auprĂšs de L'Express un policier du Service d'information et de communication de la police nationale Sicop. Ce dernier estime nĂ©anmoins que ces "diffĂ©rences de traitement" sont "liĂ©es aux individus et non au collectif". "Il est compliquĂ© d'Ă©valuer l'urgence d'une demande, on est dans de l'humain. ... Mais pour y remĂ©dier, on essaie de mieux sensibiliser et de mieux former tous les policiers". LIRE AUSSI >> Violences faites aux femmes "S'en sortir est un parcours du combattant" Depuis 2014, il est obligatoire d'intĂ©grer dans la formation initiale et continue des magistrats, des policiers et des gendarmes des modules sur les violences conjugales. ContactĂ©, le ministĂšre de l'IntĂ©rieur assure qu'il existe "une vraie prise de conscience" de la rĂ©alitĂ© des fĂ©minicides parmi les policiers et les gendarmes, rappelant notamment le lancement en novembre 2018 d'une plateforme en ligne de signalement des violences sexistes et sexuelles. Et promet que de nouvelles formations conjointes aux magistrats et aux officiers de police judiciaire sur les violences sexuelles auront lieu Ă  partir de septembre, sans donner plus de dĂ©tails. Des avancĂ©es qui ne convainquent pas totalement les associations. "Les formations doivent ĂȘtre renouvelĂ©es rĂ©guliĂšrement et menĂ©es avec des associations spĂ©cialisĂ©es", avance Françoise BriĂ©, de la FNSF. Autre nĂ©cessitĂ©, selon elle des personnels dĂ©diĂ©s aux violences conjugales dans les commissariats, les gendarmeries et les tribunaux. En 2009, la loi a créé 191 brigades de protection de la famille constituĂ©es au total de 1274 policiers spĂ©cifiquement formĂ©s aux violences intrafamiliales - pour environ 150 000 policiers français. DĂ©sormais, la loi impose Ă©galement la prĂ©sence de correspondants "aide aux victimes" dans chaque dĂ©partement. "Il faut Emmanuel Macron ... dans un JT !"Pourtant, "l'application de la loi reste insuffisamment uniforme sur le territoire", regrette Françoise BriĂ©. "Ce qui fait la force du dispositif, ce n'est pas l'outil technologique, mais que l'ensemble de la chaĂźne travaille et soit protectrice", renchĂ©rit Ernestine Ronai, du HCE. "Pour cela, il faut que les pouvoirs publics dĂ©cident - y compris au plus haut niveau - que la lutte contre les violences conjugales est une prioritĂ©. Ça veut dire quoi ? Que lorsqu'une femme porte plainte, cette derniĂšre est traitĂ©e en prioritĂ©." Ces derniers jours, les demandes d'un sursaut politique se multiplient. Outre la pĂ©tition parue dans le Journal du dimanche demandant l'ouverture d'une enquĂȘte sur les "dysfonctionnements" dans la prĂ©vention des fĂ©minicides, on compte aussi une demande identique de l'ancienne ministre de la Famille Laurence Rossignol Ă  Nicole Belloubet et Christophe Castaner, et le souhait du HCE d'"ĂȘtre missionnĂ© officiellement ... afin d'avoir accĂšs aux donnĂ©es des services sociaux, de la police, de la gendarmerie" pour enquĂȘter. Cette mobilisation semble porter ses fruits. Mercredi sur Europe 1, Nicole Belloubet a reconnu "un Ă©chec dramatique" de la prĂ©vention et demandĂ© "une enquĂȘte pour vĂ©rifier ... lĂ  oĂč les dĂ©faillances sont advenues". Deux jours plus tĂŽt sur franceinfo, la secrĂ©taire d'État Ă  l'ÉgalitĂ© entre les femmes et les hommes, MarlĂšne Schiappa, avait dĂ©jĂ  lĂąchĂ© "Je ne vais pas vous dire que tout va bien, ce n'est pas le cas sinon on n'aurait pas plus de 70 femmes tuĂ©es par leurs conjoints." Un sursaut Ă©videmment bien accueilli par les associations, qui estiment nĂ©anmoins que seul l'engagement "personnel et politique" du prĂ©sident pourra "faire reculer les violences", explique Ă  L'Express Caroline De Haas, fondatrice du collectif fĂ©ministe NousToutes. "Il faut qu'Emmanuel Macron utilise le mot 'ordonnance de protection' dans un journal tĂ©lĂ©visĂ© ! Le pouvoir normatif et de transformation de la parole publique est trĂšs important". La militante dĂ©plore que la lutte contre les violences conjugales ne fasse pas l'objet d'un plan de mobilisation comparable Ă  ceux "contre la mortalitĂ© routiĂšre et le cancer". LIRE AUSSI >> "Commettre un fĂ©minicide, ce n'est pas tuer passionnĂ©ment !" Le dĂ©but de cette prise de conscience galvanise les associations, qui sentent que le basculement peut s'opĂ©rer. Dans une tribune au Mondece jeudi, plusieurs d'entre elles rĂ©clament ainsi "cinq mesures immĂ©diates avant l'Ă©tĂ© pour protĂ©ger les femmes et empĂȘcher" les fĂ©minicides sanctionner les policiers et les gendarmes qui refusent un dĂ©pĂŽt de plainte, fixer des objectifs dĂ©partementaux d'attribution des ordonnances de protection, crĂ©er 200 places d'hĂ©bergement supplĂ©mentaires pour les femmes victimes de violences conjugales d'ici la fin de l'annĂ©e et 2200 d'ici la fin du quinquennat, mettre en oeuvre un plan de dĂ©tection systĂ©matique des violences Ă  l'hĂŽpital et doubler les subventions aux associations qui accompagnent les femmes victimes de violences. "Il faut qu'on attaque le mal Ă  la racine"VoilĂ  pour l'immĂ©diat. Mais Ă  long terme, la baisse des fĂ©minicides ne pourra se faire sans "une Ă©volution des mentalitĂ©s", explique Caroline De Haas. Les fĂ©minicides "ne sont que la partie la plus visible des violences faites aux femmes ils ne diminuent pas car les violences contre les femmes dans leur ensemble restent trĂšs Ă©levĂ©es, et ce parce que les femmes sont encore considĂ©rĂ©es comme infĂ©rieures et vulnĂ©rables. Tant qu'on n'aura pas rĂ©alisĂ© l'Ă©galitĂ© sur tous les plans, il n'y a pas de raison que les violences baissent", dĂ©taille-t-elle. "Il faut qu'on attaque le mal Ă  la racine", souligne aussi Éric Corbaux, procureur de la RĂ©publique de Pontoise. "La plupart des fĂ©minicides sont liĂ©s Ă  une sĂ©paration, lorsque l'homme qui exerce une emprise sur sa compagne ne supporte pas que celle-ci parte. Un travail pĂ©dagogique doit se faire dĂšs l'Ă©cole, et se poursuivre dans la sociĂ©tĂ© afin d'Ă©duquer Ă  l'Ă©galitĂ©." LIRE AUSSI >> Les enfants, victimes collatĂ©rales de la violence conjugale Depuis 2014, la loi permet aux magistrats de condamner les hommes violents Ă  des "stages de responsabilisation", afin de prĂ©venir la rĂ©cidive de la violence au sein du couple. Selon la Chancellerie, 5750 de ces modules ont Ă©tĂ© organisĂ©s depuis 2015. Sans toujours rĂ©ussir Ă  Ă©viter les drames. DĂ©but juin, un homme qui avait suivi l'un de ces stages a ainsi Ă©tĂ© mis en examen pour avoir poignardĂ© sa compagne enceinte de cinq mois Ă  Villetaneuse Seine-Saint-Denis. Ce jour-lĂ , la jeune femme en rĂ©chappe. Mais pas son foetus. Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris VallĂ©eLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles Pialoux
Stagede responsabilisation pour la prĂ©vention et la lutte contre les violences au sein du couple et sexistes; Stage de responsabilitĂ© parentale ; stage de sensibilisation aux dangers de l'usage de produits stupĂ©fiants; Mesures d'investigation keyboard_arrow_down. EnquĂȘte sociale renforcĂ©e (ESR) EnquĂȘte de personnalitĂ© auteur; EnquĂȘte de personnalitĂ© victime; Mesures alternatives Ă 
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LaprĂ©vention et la prise en charge du dĂ©crochage Dispositifs de prĂ©vention et de prise en charge interne et externe Ă  l’Éducation nationale 15h TD UE 17. Les processus d’orientation et d’affectation Analyse des textes rĂ©glementaires, analyse des flux et indicateurs, conseil technique auprĂšs du chef d’établissement, mises en situation. Le lien formation-emploi 21h TD UE 18 AprĂšs les attentats qui ont visĂ© la RĂ©publique au cƓur, Najat Vallaud-Belkacem a prĂ©sentĂ© onze mesures symboles de la grande mobilisation de l'École pour les valeurs de la RĂ©publique, ce jeudi 22 janvier 2015. LaĂŻcitĂ© et transmission des valeurs rĂ©publicaines, citoyennetĂ© et culture de l'engagement, lutte contre les inĂ©galitĂ©s et mixitĂ© sociale, mobilisation de l'Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche sont au centre de ces mesures. La grande mobilisation pour les valeurs de la RĂ©publique est celle de toute l'École, y compris l'enseignement agricole et l'enseignement privĂ© sous contrat. L’École est un rĂ©vĂ©lateur des tensions qui traversent la sociĂ©tĂ© française et des inĂ©galitĂ©s qui la marquent. Le dĂ©litement du lien social au cours des trente derniĂšres annĂ©es de crise Ă©conomique n’a pas Ă©pargnĂ© l’École. Le sentiment de dĂ©sespĂ©rance, l’accroissement des inĂ©galitĂ©s et la prĂ©valence du dĂ©terminisme social, l’incapacitĂ© collective Ă  prĂ©venir le dĂ©crochage scolaire endĂ©mique d’une partie de notre jeunesse, ont entamĂ© la mission d’égalitĂ© de l’École. Les discriminations, l’écart entre les valeurs affichĂ©es et les rĂ©alitĂ©s vĂ©cues, les replis identitaires, les vellĂ©itĂ©s communautaristes, les logiques d’entre-soi ont affaibli son ambition de fraternitĂ©. Dans une sociĂ©tĂ© en perte de repĂšres et caractĂ©risĂ©e par une forme de relativisme ambiant qui favorise amalgames et indiffĂ©rences, l’École peine aujourd’hui Ă  assurer les missions que la RĂ©publique lui a confiĂ©es, transmettre des connaissances et ĂȘtre un creuset de la citoyennetĂ©, et Ă  susciter la confiance des Ă©lĂšves et des familles. AprĂšs les attentats qui ont visĂ© le coeur des valeurs rĂ©publicaines, la mobilisation du peuple français est porteuse d’une exigence vis-Ă -vis de l’ensemble de la sociĂ©tĂ©, et singuliĂšrement de l’École dont le rĂŽle et la place dans la RĂ©publique sont insĂ©parables de sa capacitĂ© Ă  faire vivre et Ă  transmettre la laĂŻcitĂ©. L’École est, et sera en premiĂšre ligne, avec fermetĂ©, discernement et pĂ©dagogie, pour rĂ©pondre au dĂ©fi rĂ©publicain, parce que c’est son identitĂ© et sa mission profonde. École et RĂ©publique sont indissociables. Elles doivent le rester. La grande mobilisation pour les valeurs de la RĂ©publique est celle de toute l’École, y compris l’enseignement agricole et l’enseignement privĂ© sous contrat. Retrouvez ci-dessous l’infographie prĂ©sentant les principales mesures et l’ensemble des mesures de la mobilisation dans le dossier qui suit. TĂ©lĂ©chargez le document complet Mobilisation de l’École pour les valeurs de la RĂ©publique – Toutes les mesures. Mettre la laĂŻcitĂ© et la transmission des valeurs rĂ©publicaines au coeur de la mobilisation de l’École La RĂ©publique “a fait” l’École dans la deuxiĂšme moitiĂ© du XIXe siĂšcle. Puis l’École “a fait” la RĂ©publique en construisant un savoir-ĂȘtre, une capacitĂ© d’argumentation, une culture de la raison et du jugement, en transmettant les valeurs rĂ©publicaines et humanistes et en favorisant l’adhĂ©sion Ă  ces valeurs. [Mesure 1] Renforcer la transmission des valeurs de la RĂ©publique Un plan exceptionnel de formation continue des enseignants et des personnels d’éducation sera dĂ©ployĂ© pour les aider Ă  aborder avec les Ă©lĂšves les questions relatives Ă  la citoyennetĂ© française et europĂ©enne, Ă  la laĂŻcitĂ©, Ă  la lutte contre les prĂ©jugĂ©s. Avant la fin de l’annĂ©e scolaire, 1 000 premiers formateurs pour le premier et le second degrĂ© inspecteurs, professeurs, professeurs documentalistes, directeurs d’école, chefs d’établissement, conseillers principaux d’éducation, personnels d’orientation, personnels de santĂ© et sociaux, etc., seront formĂ©s pendant deux jours sur la laĂŻcitĂ© et l’enseignement moral et civique, afin qu’ils puissent rĂ©pondre, dans chaque acadĂ©mie et chaque dĂ©partement, aux besoins de formation et d’accompagnement de leurs formations sur site Ă  l’enseignement laĂŻque du fait religieux ainsi qu’aux usages des technologies numĂ©riques et des rĂ©seaux sociaux seront proposĂ©es, Ă  l’initiative des rĂ©fĂ©rents “laĂŻcitĂ©â€ et “mĂ©moire et citoyennetĂ©â€ et des “rĂ©fĂ©rents Ă©ducation aux mĂ©dias”, nouvellement créés, de chaque acadĂ©mie, aux personnels de direction, aux corps d’inspection et aux enseignants. Dans l’enseignement agricole, ces thĂ©matiques seront prioritaires dans les documents rĂ©gionaux de formation, et des actions de formation seront mises en oeuvre par l’École nationale de formation agronomique ENFA, chargĂ©e de la formation des enseignants de l’enseignement agricole technique. Pour mieux rĂ©pondre aux besoins de formation des Ă©quipes, les correspondants acadĂ©miques de l’inspection gĂ©nĂ©rale de l’éducation nationale IGEN et de l’inspection gĂ©nĂ©rale de l’administration de l’Éducation nationale, de l’Enseignement et de la Recherche IGAENR feront remonter chaque annĂ©e la typologie des difficultĂ©s rencontrĂ©es et des besoins exprimĂ©s sur le terrain, sur la base desquels l’IGEN et la direction gĂ©nĂ©rale de l’enseignement scolaire DGESCO Ă©laboreront les actions de formation et les ressources pĂ©dagogiques appropriĂ©es. La capacitĂ© des candidats “à expliquer et Ă  faire partager les valeurs de la RĂ©publique” sera Ă©valuĂ©e systĂ©matiquement dans les concours de recrutement. Les Ă©coles supĂ©rieures du professorat et de l’éducation ESPE seront mobilisĂ©es pour la formation Ă  la laĂŻcitĂ© des futurs enseignants et Ă©ducateurs. Elles feront une place prioritaire Ă  l’enseignement de la laĂŻcitĂ© et Ă  la lutte contre les prĂ©jugĂ©s au sein du tronc commun de la formation de tous les Ă©ducateurs et de tous les professeurs du premier comme du second degrĂ©, quelles que soient leurs disciplines d’enseignement. Un module sur l’enseignement laĂŻque du fait religieux, Ă©laborĂ© notamment avec l’Institut europĂ©en en sciences des religions et des ESPE, sera mis Ă  disposition de l’ensemble des ESPE et de l’ENFA. Un sĂ©minaire de toutes les ESPE avant l’étĂ© permettra de s’assurer de l’homogĂ©nĂ©itĂ© des formations dispensĂ©es. Des ressources pĂ©dagogiques nouvelles seront produites et mises Ă  disposition des Ă©quipes Ă©ducatives et pĂ©dagogiques – des ressources sur la pĂ©dagogie de la laĂŻcitĂ© et pour l’enseignement laĂŻque du fait religieux – des ressources pour les formateurs ; – deux nouveaux parcours de formation sur la plateforme MgistĂšre dĂ©diĂ©s respectivement aux professeurs du premier degrĂ© et Ă  ceux du second degrĂ© sur l’enseignement du fait religieux, s’ajoutant Ă  celui sur la laĂŻcitĂ©, dĂ©jĂ  disponible ; – un livret rassemblant les contenus pĂ©dagogiques essentiels textes, Charte, les liens vers les ressources de formation, des questions/rĂ©ponses juridiques sur les sujets sensibles relatifs Ă  la laĂŻcitĂ© ; – de nouveaux contenus pĂ©dagogiques vidĂ©os pour la prochaine rentrĂ©e produits avec le rĂ©seau CanopĂ© sĂ©rie de films courts prĂ©sentant les combats historiques pour la laĂŻcitĂ©, proposant des incarnations dans des figures du passĂ© et actuelles, la mise en ligne d’un portail de ressources pĂ©dagogiques dĂ©diĂ© Ă  la lutte contre le racisme et l’antisĂ©mitisme, en lien avec la dĂ©lĂ©gation interministĂ©rielle Ă  la lutte contre le racisme et l’antismĂ©tisme DILCRA, – la publication d’un livret opĂ©rationnel de prĂ©vention et de lutte contre les phĂ©nomĂšnes de radicalisation, prĂ©parĂ© en concertation interministĂ©rielle. Il est demandĂ© au Conseil supĂ©rieur des programmes de renforcer les contenus de l’enseignement laĂŻque du fait religieux et de l’éducation aux mĂ©dias et Ă  l’information dans les programmes de l’école Ă©lĂ©mentaire et du collĂšge. [Mesure 2] RĂ©tablir l’autoritĂ© des maĂźtres et les rites rĂ©publicains Les rĂšgles de civilitĂ© et de politesse doivent ĂȘtre apprises et respectĂ©es Ă  l’École. Lors de l’inscription des Ă©lĂšves et lors de la rentrĂ©e, le rĂšglement intĂ©rieur, qui prĂ©cise ces rĂšgles de civilitĂ© et de politesse, mais aussi la Charte de la laĂŻcitĂ© seront prĂ©sentĂ©s et expliquĂ©s aux Ă©lĂšves et Ă  leurs parents, qui signeront ces documents pour manifester leur engagement Ă  les respecter. Tout comportement mettant en cause les valeurs de la RĂ©publique ou l’autoritĂ© du maĂźtre fera l’objet d’un signalement systĂ©matique au directeur d’école ou au chef d’établissement, d’un dialogue Ă©ducatif associant les parents d’élĂšves et, le cas Ă©chĂ©ant, d’une sanction. Aucun incident ne sera laissĂ© sans suite. Pour renforcer l’apprentissage des droits et des devoirs, le recours aux mesures de responsabilisation sera fortement dĂ©veloppĂ©. Dans ce cadre, l’élĂšve doit rĂ©flĂ©chir Ă  la portĂ©e de son acte tant Ă  l’égard de la victime Ă©ventuelle que de la communautĂ© Ă©ducative. Le chef d’établissement, le responsable lĂ©gal de l’élĂšve et le responsable de la structure d’accueil, quand elle se dĂ©roule en dehors de l’établissement, signent un document dĂ©finissant les modalitĂ©s d’exĂ©cution de la mesure de responsabilisation. Les partenariats conclus au niveau national avec la Croix Rouge, l’UNICEF, l’Association de la fondation Ă©tudiante pour la ville AFEV et l’Institution de formation, d’animation et de conseil IFAC offrent un cadre pour la mise en place de mesures de responsabilisation se dĂ©roulant Ă  l’extĂ©rieur de l’établissement. Ces dispositions seront accompagnĂ©es d’une mobilisation dans la durĂ©e des cadres de l’Éducation nationale inspecteurs gĂ©nĂ©raux, recteurs, IA-DASEN, IA-IPR, IEN, chefs d’établissement, et de l’enseignement agricole directeurs rĂ©gionaux de l’alimentation, de l’agriculture et de la forĂȘt, inspecteurs de l’enseignement agricole, directeurs d’établissement, des rĂ©fĂ©rents mĂ©moire et citoyennetĂ©, des rĂ©fĂ©rents laĂŻcitĂ©, des proviseurs vie scolaire auprĂšs des Ă©quipes Ă©ducatives. Chaque recteur ou DRAAF Ă©laborera un schĂ©ma de mobilisation des IA-IPR Ă©tablissements et vie scolaire, des proviseurs vie scolaire, des corps d’inspection, des conseillers techniques et des Ă©quipes mobiles de sĂ©curitĂ© pour apporter un soutien aux Ă©quipes pĂ©dagogiques et Ă©ducatives en difficultĂ©. Le rĂ©tablissement de l’autoritĂ© des maĂźtres passe Ă©galement par la comprĂ©hension et la cĂ©lĂ©bration des rites rĂ©publicains et des symboles de la RĂ©publique hymne national, drapeau, devise. Une JournĂ©e de la laĂŻcitĂ© sera cĂ©lĂ©brĂ©e dans toutes les Ă©coles et tous les Ă©tablissements le 9 dĂ©cembre. Les projets d’écoles et d’établissements dĂ©tailleront les modalitĂ©s de la participation active des Ă©lĂšves aux journĂ©es ou semaines spĂ©cifiques semaine de lutte contre le racisme et l’antisĂ©mitisme, semaine de l’engagement, commĂ©morations patriotiques, participation collective Ă  des concours et Ă  des “olympiades”. L’organisation d’un temps annuel de rencontre et d’échange avec l’ensemble de la communautĂ© Ă©ducative cĂ©rĂ©monie de remise de diplĂŽmes, valorisation des rĂ©ussites des Ă©lĂšves, spectacle de fin d’annĂ©e, etc. doit ĂȘtre systĂ©matisĂ©e. [Mesure 3] CrĂ©er un nouveau parcours Ă©ducatif de l’école Ă©lĂ©mentaire Ă  la terminale le parcours citoyen Le parcours sera construit autour Du nouvel enseignement moral et civique, qui entrera en vigueur dĂšs septembre 2015 dans toutes les classes de l’école Ă©lĂ©mentaire Ă  la classe de terminale, et dans toutes les voies du lycĂ©e d’enseignement gĂ©nĂ©ral et technologique et du lycĂ©e professionnel. Il reprĂ©sentera, sur l’ensemble de la scolaritĂ© d’un Ă©lĂšve, 300 heures dĂ©diĂ©es. L’enseignement moral et civique doit permettre aux Ă©lĂšves par une pĂ©dagogie active et le recours aux supports audiovisuels, de comprendre le bien-fondĂ© des rĂšgles rĂ©gissant les comportements individuels et collectifs principe de discipline, de reconnaĂźtre le pluralisme des opinions, des convictions et des modes de vie principe de coexistence des libertĂ©s, et de construire du lien social et politique principe de la communautĂ© des citoyens. Il favorise le respect des droits et de la loi, l’égale considĂ©ration des personnes, la solidaritĂ©, l’entraide, la coopĂ©ration, le sens de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral et de la participation Ă  la vie dĂ©mocratique. Il intĂšgre de maniĂšre transversale les problĂ©matiques de lutte contre le racisme, contre l’antisĂ©mitisme, contre les prĂ©jugĂ©s et contre toutes les formes de discrimination, les notions de droits et de devoirs, le principe de laĂŻcitĂ©. D’une Ă©ducation aux mĂ©dias et Ă  l’information prenant pleinement en compte les enjeux du numĂ©rique et des ses usages. Indissociable de la transmission d’une culture de la presse et de la libertĂ© d’expression, l’éducation aux mĂ©dias et Ă  l’information est un enseignement intĂ©grĂ© de maniĂšre transversale dans les diffĂ©rentes disciplines. Il doit apprendre aux Ă©lĂšves Ă  lire et Ă  dĂ©crypter l’information et l’image, Ă  aiguiser leur esprit critique et Ă  se forger une opinion, compĂ©tences essentielles pour exercer une citoyennetĂ© Ă©clairĂ©e et responsable en dĂ©mocratie. Le ministĂšre veillera Ă  ce quun mĂ©dia – radio, journal, blog ou plateforme collaborative en ligne – soit dĂ©veloppĂ© dans chaque collĂšge et dans chaque lycĂ©e. Les professeurs documentalistes seront tout particuliĂšrement mobilisĂ©s Ă  cette fin. C’est en effet en engageant les Ă©lĂšves eux-mĂȘmes dans des activitĂ©s de production et de diffusion de contenus, notamment Ă  travers les rĂ©seaux sociaux et les plateformes collaboratives en ligne, qu’ils prendront le mieux conscience des enjeux attachĂ©s Ă  la fiabilitĂ© des sources, Ă  l’interprĂ©tation des informations et Ă  la reprĂ©sentation de soi en ligne. Dans l’enseignement agricole, cette Ă©ducation aux mĂ©dias et Ă  l’information sera renforcĂ©e dans le cadre de l’éducation socioculturelle. Le Centre de liaison de l’enseignement et des mĂ©dias d’information CLEMI restera pleinement engagĂ© sur ces enjeux pour le ministĂšre. De l’enseignement aux Ă©lĂšves du jugement, de l’argumentation et du dĂ©bat dans les classes dĂšs l’école Ă©lĂ©mentaire. Dans le second degrĂ©, toutes les disciplines doivent ĂȘtre mobilisĂ©es Ă  cette fin. Les enseignants seront formĂ©s et accompagnĂ©s. De l’inscription des Ă©lĂšves de l’enseignement professionnel et des apprentis pendant leurs parcours de formation Ă  des ateliers dĂ©bats et philosophiques dans le cadre de l’enseignement moral et civique ; Ă  des activitĂ©s sociales et civiques de l’entreprise oĂč se dĂ©roulent les pĂ©riodes de formation en milieu professionnel et les pĂ©riodes d’alternance ; Ă  l’engagement associatif et l’implication dans les organisations associatives professionnelles. De la prĂ©paration en amont de la JournĂ©e dĂ©fense et citoyennetĂ© JDC dans les Ă©tablissements avec les lycĂ©ens. La participation et les initiatives des Ă©lĂšves seront dĂ©veloppĂ©es – DĂ©veloppement des “conseils d’enfants” dĂšs l’école primaire, des conseils de la vie collĂ©gienne et soutien renforcĂ© aux conseils de la vie lycĂ©enne. – Encouragement des actions Ă©ducatives dans le cadre des projets Ă©ducatifs territoriaux par exemple participation des Ă©lĂšves Ă  des conseils municipaux d’enfants. – Renforcement des capacitĂ©s d’initiative des associations lycĂ©ennes et mobilisation de moyens nouveaux Ă  destination des journaux lycĂ©ens et des activitĂ©s de crĂ©ation et d’animation mĂ©dias en favorisant les projets partenariaux avec le monde des mĂ©dias et le monde Ă©conomique. – Relance de la semaine de lutte contre le racisme et l’antisĂ©mitisme, fin mars, pour en faire un temps fort de mobilisation de la communautĂ© Ă©ducative et de l’ensemble de la sociĂ©tĂ© civile. Renforcement de la semaine de l’engagement en septembre, en lien avec les partenaires associatifs. – Valorisation de l’engagement associatif des Ă©lĂšves, de l’implication auprĂšs de leurs pairs qui ont besoin de soutiens variĂ©s Ă©lĂšves nouvellement arrivĂ©s en France, Ă©lĂšves en difficultĂ©, Ă©lĂšves en situation de handicap, etc. La vice-prĂ©sidence des associations sportives par les Ă©lĂšves sera systĂ©matisĂ©e, et les prises de responsabilitĂ© au sein des associations sportives valorisĂ©es. Les formations de jeunes coachs et de jeunes arbitres seront dĂ©veloppĂ©es. Les expĂ©riences d’engagement vĂ©cues par les Ă©lĂšves pendant leurs temps de loisirs et de vacances seront encouragĂ©es cf. plan du ministĂšre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Les actions relatives Ă  la formation du futur citoyen et Ă  la promotion des valeurs de la RĂ©publique et de la laĂŻcitĂ© seront inscrites systĂ©matiquement dans les projets d’école et les projets d’établissement. Ces actions seront particuliĂšrement valorisĂ©es et explicitĂ©es auprĂšs des parents d’élĂšves. Toutes les Ă©coles et tous les Ă©tablissements devront, d’ici la fin de l’annĂ©e scolaire, réécrire leurs projets d’école et d’établissement pour y intĂ©grer ces Ă©lĂ©ments. Ces projets dĂ©tailleront Ă©galement les modalitĂ©s du parcours citoyen. Le parcours citoyen sera Ă©valuĂ© Ă  la fin de la scolaritĂ© obligatoire selon des modalitĂ©s qui seront dĂ©finies au printemps. De maniĂšre complĂ©mentaire, les jeunes de plus de 16 ans, poursuivront leur parcours citoyen afin de prĂ©parer pleinement et de solenniser leur entrĂ©e dans la RĂ©publique cf. plan du ministĂšre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. DĂ©velopper la citoyennetĂ© et la culture de l’engagement avec tous les partenaires de l’École L’École n’est pas la seule responsable, ni la cause de tous les maux qui la touchent. Elle subit des Ă©volutions sociales et sociĂ©tales plus larges. Mais c’est en son sein, avec les diffĂ©rentes composantes de la communautĂ© Ă©ducative et l’ensemble de ses partenaires autres services publics, collectivitĂ©s territoriales, monde associatif, monde Ă©conomique, qu’un certain nombre de solutions doivent ĂȘtre trouvĂ©es. Les valeurs doivent vivre dans des actes pĂ©dagogiques concrets, et pas simplement dans la dĂ©clamation de principes qui, parfois, ne s’incarnent pas assez dans le quotidien des Ă©lĂšves. [Mesure 4] Associer pleinement et dĂ©velopper les temps d’échange avec les parents d’élĂšves Un comitĂ© dĂ©partemental d’éducation Ă  la santĂ© et Ă  la citoyennetĂ© sera créé, compĂ©tent pour le premier et le second degrĂ©. Instance de mobilisation, associant l’ensemble de la communautĂ© Ă©ducative, personnels enseignants, non enseignants, notamment les personnels “santĂ©-sociaux” et fĂ©dĂ©rations de parents d’élĂšves, ce comitĂ© permettra de nourrir des projets dĂ©partementaux, en particulier par l’examen des initiatives issues des projets d’école ou d’établissement. Il sera une instance de rĂ©flexion sur les protocoles de communication vis-Ă -vis des parents d’élĂšves lors des situations d’urgence. Les espaces et/ou temps des parents seront dĂ©veloppĂ©s dans chaque Ă©cole et Ă©tablissement. La relation de confiance et la comprĂ©hension mutuelle entre les parents et l’École constituent un enjeu dĂ©terminant pour la rĂ©ussite de tous les enfants aux plans scolaire, social et citoyen. La gĂ©nĂ©ralisation de la “mallette des parents” prĂ©vue dans le cadre du plan “vaincre le dĂ©crochage scolaire”, Ă©laborĂ©e pour trois moments clĂ©s de la scolaritĂ© des enfants – l’entrĂ©e au CP, oĂč l’enfant apprend Ă  lire, l’arrivĂ©e en 6e, pour faciliter le passage au collĂšge, en 3e, pour accompagner les premiers choix d’orientation – sera accĂ©lĂ©rĂ©e par la mise Ă  disposition des chefs d’établissement de moyens renforcĂ©s. Les proviseurs vie scolaire – conseillers des recteurs pour les questions relatives Ă  l’action Ă©ducative, au fonctionnement des Ă©tablissements et aux relations avec les personnels de direction – seront les rĂ©fĂ©rents des associations de parents pour toute difficultĂ© relative au racisme, aux discriminations ou Ă  la remise en cause des valeurs de la RĂ©publique. En lien avec les rĂ©fĂ©rents laĂŻcitĂ©, ils pourront entreprendre une premiĂšre mĂ©diation en cas de conflit entre des parents et l’École. [Mesure 5] Mobiliser toutes les ressources des territoires Un partenariat renouvelĂ© avec les collectivitĂ©s territoriales pour la rĂ©ussite Ă©ducative des jeunes sera mis en place – Inclure dans les projets Ă©ducatifs territoriaux PEDT un volet laĂŻcitĂ© et citoyennetĂ©, financĂ© par un fonds d’État dĂ©diĂ© Ă  destination des associations de jeunesse et d’éducation populaire. – Susciter les initiatives des collectivitĂ©s territoriales pour conduire Ă  la crĂ©ation de nouvelles places d’internat, notamment au niveau du collĂšge, dans le cadre de la politique des internats de la rĂ©ussite et du programme d’investissement d’avenir PIA. Ce point sera Ă©galement prioritaire pour l’enseignement agricole, dont la majoritĂ© des Ă©lĂšves sont internes. – Inclure dans les contrats de ville un axe laĂŻcitĂ© et citoyennetĂ© ainsi que la prĂ©vention des ruptures sociales et scolaires, l’accompagnement des parents, l’accompagnement des jeunes vers l’insertion et l’emploi, qui associent les missions locales, les maisons des adolescents et les maisons de la justice et du droit. – DĂ©velopper les programmes de rĂ©ussite Ă©ducative qui ont montrĂ© leur efficacitĂ© dans le suivi et l’accompagnement individuel des jeunes, sur tout le territoire et favoriser la participation des acteurs de l’éducation nationale. – Engager avec les Ă©lus la construction d’un cadre commun facilitant la mise en oeuvre du principe de laĂŻcitĂ© dans les services publics locaux, avec une vigilance pour que les intervenants auprĂšs des enfants et des jeunes connaissent les principes de la laĂŻcitĂ© et s’engagent Ă  les transmettre et Ă  les appliquer fermement. Les liens avec l’éducation populaire seront renforcĂ©s. Le contenu des conventions pluriannuelles d’objectifs des rĂ©seaux d’éducation populaire sera redĂ©fini au regard des enjeux actuels, avec le souci de parvenir Ă  des engagements communs de tous les ministĂšres concernĂ©s dans un cadre stabilisĂ© et durable. Cette simplification et cette reconnaissance inĂ©dite de la part de l’État constitueront une chance de renouveler, en la consolidant, l’intervention de l’éducation populaire dans les territoires les plus fragiles, en confortant leur capacitĂ© Ă  porter et transmettre les valeurs de la RĂ©publique. Les liens avec les associations de lutte contre le racisme et l’antisĂ©mitisme agréées par le ministĂšre ou bĂ©nĂ©ficiant d’une convention de partenariat seront Ă©galement redĂ©finis afin de renforcer la mise en oeuvre de leurs actions Ă©ducatives et pĂ©dagogiques spĂ©cifiquement sur les problĂ©matiques du vivre-ensemble, de la lutte contre les prĂ©jugĂ©s, le racisme, l’antisĂ©mitisme, la xĂ©nophobie. Les partenaires Ă©ducatifs agréés du ministĂšre, des professionnels des mĂ©dias, des associations de lutte contre le racisme et l’antisĂ©mitisme et des organisations de jeunesse et d’éducation populaire seront mobilisĂ©s pour lutter contre les dĂ©rives du relativisme, de la rumeur et de l’obscurantisme dans le cadre d’interventions auprĂšs des jeunes. Une rĂ©serve citoyenne d’appui aux Ă©coles et aux Ă©tablissements, sur le modĂšle de la rĂ©serve citoyenne de la DĂ©fense, sera créée dans chaque acadĂ©mie sous l’autoritĂ© des recteurs. Seront notamment sollicitĂ©s pour participer Ă  cette rĂ©serve les personnes dĂ©sireuses d’apporter leur concours aux missions de l’École, les bĂ©nĂ©voles d’associations partenaires au plan local et les dĂ©lĂ©guĂ©s dĂ©partementaux de l’Éducation nationale DDEN. L’ensemble de ces mesures sera mis en Ɠuvre en partenariat Ă©troit avec le ministĂšre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Combattre les inĂ©galitĂ©s et favoriser la mixitĂ© sociale pour renforcer le sentiment d’appartenance dans la RĂ©publique La rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s scolaires passera par de nouvelles mesures en faveur de la mixitĂ© et de la mobilitĂ© sociales, un engagement renforcĂ© pour la maĂźtrise du français, et une meilleure prise en compte des enfants en situation de pauvretĂ©. Il faut mettre fin Ă  l’écart que vivent trop d’élĂšves et leurs parents entre les principes de la RĂ©publique et leurs rĂ©alitĂ©s quotidiennes, ce qui signifie une lutte sans merci contre le dĂ©terminisme social, qui est le moteur de la dĂ©sespĂ©rance. [Mesure 6] Engager un chantier prioritaire pour la maĂźtrise du français Une Ă©valuation du niveau des Ă©lĂšves en français, Ă  des fins diagnostiques, sera mise en place au dĂ©but de CE2 pour permettre aux Ă©quipes pĂ©dagogiques d’identifier les difficultĂ©s et de mettre en place une rĂ©ponse adaptĂ©e aux besoins de chaque enfant. Des outils d’évaluation standardisĂ©s seront mis Ă  disposition Ă  cette fin. La recherche sera mise au service de l’amĂ©lioration de l’acquisition du langage dĂšs la petite enfance, afin de conduire tous les Ă©lĂšves Ă  un premier niveau de maĂźtrise de la lecture et de l’écriture Ă  la fin du CE2. La DGESCO mobilisera son conseil scientifique pour rendre accessibles aux acteurs de terrain les rĂ©sultats de recherches et d’expĂ©riences en France et Ă  l’étranger, notamment sur l’apprentissage de la lecture et la comprĂ©hension de l’écrit, affiner les analyses de situation qui existent rapports des inspections gĂ©nĂ©rales, travaux de la DEPP notamment, et promouvoir les recherches et expĂ©rimentations intĂ©grant un suivi des pratiques ainsi apprentissages des Ă©lĂšves allophones nouvellement arrivĂ©s en France seront facilitĂ©s par l’enseignement spĂ©cifique du français langue seconde et la mise en place de dispositifs d’inclusion scolaire. C’est en effet la scolarisation en milieu ordinaire qui donne les meilleurs rĂ©sultats Ă©ducatifs. Les moyens du dispositif “Ouvrir l’École aux parents pour la rĂ©ussite des enfants” seront renforcĂ©s, par un cofinancement avec le ministĂšre de l’IntĂ©rieur. Ce dispositif a pour objectif de donner aux parents Ă©trangers allophones les moyens d’aider leurs enfants dans leur scolaritĂ©, par une meilleure connaissance de l’institution scolaire, des droits et des devoirs des Ă©lĂšves et des parents, un apprentissage de la langue française et une meilleure comprĂ©hension des principes, des valeurs et des usages de la sociĂ©tĂ© française, pour une meilleure intĂ©gration. Alors que le dispositif a Ă©tĂ© recentrĂ© sur les primo-arrivants, le fonds Éducation nationale permettra de prendre en charge les parents allophones prĂ©sents depuis plus longtemps sur le territoire. [Mesure 7] AccĂ©lĂ©rer la mise en Ɠuvre du plan de lutte contre le dĂ©crochage Les recteurs sont mobilisĂ©s pour dĂ©cliner opĂ©rationnellement la “stratĂ©gie de lutte contre le dĂ©crochage” et pour ĂȘtre en premiĂšre ligne avec les autres services de l’État et ceux de la rĂ©gion, pour mettre en Ɠuvre le “droit au retour en formation”. Il s’agit de faire accĂ©der Ă  la qualification – et donc Ă  l’insertion professionnelle – les 620 000 jeunes sortis du systĂšme scolaire, aujourd’hui ni en emploi ni en formation, et les 140 000 jeunes qui chaque annĂ©e quittent l’École sans qualification. Des moyens en crĂ©dits budgĂ©taires et en ressources humaines seront dĂ©ployĂ©s Ă  cette fin. Une campagne de communication sera mise en place en direction des jeunes bĂ©nĂ©ficiaires des nouvelles dispositions du droit au retour en formation. [Mesure 8] Renforcer les actions contre les dĂ©terminismes sociaux et territoriaux Une politique active de mixitĂ© pour agir sur la composition des collĂšges sera mise en place grĂące aux nouvelles dispositions lĂ©gislatives et rĂ©glementaires. – En concertation avec les collectivitĂ©s compĂ©tentes, un Ă©tat des lieux sera Ă©tabli en 2015- 2016 en matiĂšre de mixitĂ© sociale au sein des collĂšges publics et privĂ©s sous contrat. Ce diagnostic partagĂ© doit pouvoir dĂ©boucher sur la dĂ©finition d’objectifs en matiĂšre de mixitĂ© sociale au sein des collĂšges publics, Ă  l’échelle du dĂ©partement, mais Ă©galement Ă  l’échelle de territoires infra-dĂ©partementaux identifiĂ©s comme pertinents. – De nouveaux secteurs de recrutement des collĂšges seront dĂ©finis pour y regrouper plusieurs Ă©tablissements lĂ  oĂč c’est pertinent. – Les directions des services dĂ©partementaux de l’Éducation nationale mettront en place une procĂ©dure d’affectation des Ă©lĂšves permettant de renforcer la mixitĂ© sociale des Ă©tablissements des nouveaux secteurs de recrutement. La coopĂ©ration avec les entreprises et le monde Ă©conomique sera Ă©tendue et valorisĂ©e. – Les initiatives des associations et de milieux professionnels qui mobilisent l’intervention de tuteurs d’entreprise pour l’accompagnement, dans leurs Ă©tudes et leur insertion professionnelle, des jeunes collĂ©giens et lycĂ©ens professionnels des quartiers, seront valorisĂ©es. Les accords de partenariat seront Ă©tendus, notamment dans le cadre de la mise en oeuvre du parcours individuel d’information, d’orientation et de dĂ©couverte du monde Ă©conomique et professionnel, afin d’élargir le rĂ©seau des Ă©tablissements bĂ©nĂ©ficiaires. – Les partenaires sociaux et les branches professionnelles sont mobilisĂ©s pour intensifier les initiatives citoyennes en faveur de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes. L’information sur les formes et les effets des discriminations dans l’accueil des jeunes en stage et en alternance sera dĂ©veloppĂ©e. Le secteur associatif agissant sur l’inclusion et l’intĂ©gration sera soutenu. – Le dĂ©veloppement des campus des mĂ©tiers et des qualifications, pour la formation et l’insertion professionnelle des jeunes dans les territoires, sera poursuivi et intensifiĂ©. Les Ă©tablissements d’enseignement supĂ©rieur, en lien avec le rĂ©seau des PĂŽles Ă©tudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat PEPITE et en appui sur les Campus des mĂ©tiers et des qualifications, proposeront une formation et un accompagnement aux jeunes dĂ©crocheurs, diplĂŽmĂ©s et non diplĂŽmĂ©s de l’enseignement scolaire, qui souhaitent crĂ©er leur propre activitĂ© – les jeunes sans diplĂŽme pourront ainsi accĂ©der au diplĂŽme d’universitĂ© crĂ©ateurs d’entreprises DUCA ; – les jeunes titulaires du baccalaurĂ©at pourront bĂ©nĂ©ficier du statut national d’étudiant- entrepreneur. [Mesure 9] Une action en faveur des publics les plus fragiles Les enfants en situation de pauvretĂ© seront pris en compte de maniĂšre renforcĂ©e. Alors qu’aujourd’hui plus d’un enfant sur cinq grandit dans un mĂ©nage vivant sous le seuil de pauvretĂ©, l’Éducation nationale doit concilier une logique d’intervention collective Ă  l’échelle des Ă©tablissements scolaires et une capacitĂ© Ă  accompagner individuellement les enfants les plus fragiles en lien avec les services de l’Aide sociale Ă  l’enfance. C’est pourquoi le financement des fonds sociaux sera portĂ© Ă  45 M€ soit une augmentation de plus de 20 % afin d’apporter des rĂ©ponses financiĂšres immĂ©diates Ă  la situation d’élĂšves en difficultĂ©. C’est aussi le sens de la mobilisation accrue qui sera engagĂ©e en faveur de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans, qui permet une socialisation prĂ©coce d’autant plus profitable Ă  l’enfant qu’il est fragile au plan social. Enfin, une suite dĂ©terminĂ©e sera apportĂ©e aux prĂ©conisations de la mission “grande pauvretĂ© et rĂ©ussite scolaire” confiĂ©e Ă  M. Jean-Paul Delahaye, inspecteur gĂ©nĂ©ral de l’Éducation nationale. Une aide en faveur des dĂ©partements d’outre-mer les plus dĂ©favorisĂ©s sera mise en place. Un fonds social spĂ©cifique cantine sera créé pour permettre aux collĂ©giens et lycĂ©ens de Guyane et de Mayotte de bĂ©nĂ©ficier d’une restauration scolaire leur permettant de poursuivre leur scolaritĂ© dans de bonnes conditions. Les risques de repli chez les jeunes, pouvant reprĂ©senter un danger pour eux-mĂȘmes et pour la vie collective, seront mieux repĂ©rĂ©s. Les chefs d’établissement recevront une formation renforcĂ©e Ă  la dĂ©tection des signes prĂ©curseurs des pratiques de repli et de radicalisation. L’instruction Ă  domicile fera l’objet d’un contrĂŽle renforcĂ©, impliquant des Ă©quipes pĂ©dagogiques en appui aux corps d’inspection effectuant actuellement les contrĂŽles. À cette fin, des professeurs seront missionnĂ©s pour venir en appui aux corps d’inspection effectuant actuellement ces contrĂŽles. Des repĂšres seront donnĂ©s afin de mieux Ă©valuer la progressivitĂ© des apprentissages. Une mobilisation en faveur de l’enseignement pour les jeunes ayant commis un acte de dĂ©linquance et placĂ©s sous main de justice sera engagĂ©e Ă  travers – la dĂ©signation d’un rĂ©fĂ©rent “justice” au sein de chaque Ă©tablissement, chargĂ© de faire le lien avec les services du ministĂšre de la justice en charge du suivi social et Ă©ducatif des jeunes placĂ©s sous main de justice et toujours scolarisĂ©s ; – l’intĂ©gration du dĂ©veloppement des compĂ©tences sociales et civiques dans le parcours de formation des mineurs dĂ©tenus, ainsi que la conduite d’actions spĂ©cifiques sous forme de parcours thĂ©matiques ou de participation Ă  des concours. L’offre de formation, la prĂ©paration aux examens et des cours d’acquisition des compĂ©tences fondamentales en faveur des jeunes dĂ©tenus seront dĂ©veloppĂ©s. Mobiliser l’enseignement supĂ©rieur et la recherche Comme l’ont montrĂ© les travaux du comitĂ© pour la StratĂ©gie nationale de l’enseignement supĂ©rieur et ceux en cours de la StratĂ©gie nationale pour la recherche, les enjeux de promotion des valeurs de la RĂ©publique et de la laĂŻcitĂ© concernent tout autant l’enseignement supĂ©rieur et la recherche que l’enseignement scolaire. La cohĂ©sion de la population française repose sur la capacitĂ© de notre systĂšme d’enseignement supĂ©rieur et de recherche Ă  ĂȘtre un lieu de rĂ©ussite et de promotion sociale pour le plus grand nombre. [Mesure 10] Mobiliser l’Enseignement supĂ©rieur et la Recherche pour Ă©clairer la sociĂ©tĂ© dans son ensemble sur les fractures qui la traversent et sur les facteurs de radicalisation Mieux rassembler et valoriser les recherches rĂ©alisĂ©es et en cours afin d’éclairer le dĂ©bat public sur les questions relatives Ă  la radicalisation. Solliciter l’Agence nationale de la recherche ANR pour renforcer le soutien aux travaux relatifs aux causes de la radicalisation dans les sociĂ©tĂ©s contemporaines. Au niveau europĂ©en, orienter les financements de la recherche vers les thĂ©matiques prĂ©cĂ©demment mentionnĂ©es, en favorisant la constitution de rĂ©seaux de chercheurs europĂ©ens. Toujours dans le cadre europĂ©en, appuyer les initiatives collectives comme celle de l’European Alliance for the Social Sciences and the Humanities et introduire au sein du programme de l’European Social Survey enquĂȘte europĂ©enne des questionnements permettant d’alimenter les recherches sur la reprĂ©sentation sociale des phĂ©nomĂšnes religieux. Inciter l’Institut universitaire de France IUF Ă  mieux prendre en compte dans ses critĂšres de recrutements les thĂ©matiques de recherche relatives au risque de radicalisation. DĂ©finir avec le rĂ©seau français des instituts d’études avancĂ©es, une politique de recrutement de chercheurs Ă©trangers invitĂ©s permettant de rĂ©unir un panel aussi large que possible d’expertises internationales. CrĂ©er des emplois d’enseignants chercheurs et de chercheurs dans les “disciplines rares” lorsqu’elles correspondent Ă  un thĂšme identifiĂ© comme prioritaire, conformĂ©ment aux prĂ©conisations du Livre blanc des Ă©tudes françaises sur le Moyen-Orient et les mondes musulmans. [Mesure 11] Renforcer la responsabilitĂ© sociale des Ă©tablissements d’Enseignement supĂ©rieur Valoriser les parcours professionnels et technologiques du lycĂ©e au master en multipliant les passerelles et en favorisant la mobilitĂ© des Ă©tudiants concernĂ©s grĂące Ă  Erasmus +. Mieux former les enseignants du supĂ©rieur aux enjeux de laĂŻcitĂ©, de lutte contre les discriminations, le racisme et l’antisĂ©mitisme – CrĂ©er sur la plateforme FUN, une formation en ligne MOOC sur la lutte contre les discriminations, le racisme, l’antisĂ©mitisme ; – DĂ©velopper les actions de formation continue des personnels du supĂ©rieur incluant les enseignants sur ces sujets. Renforcer les outils Ă  disposition des Ă©tablissements – Rappeler Ă  l’ensemble des membres de la communautĂ© universitaire, dans les formes qui paraĂźtront les plus adaptĂ©es au sein de chaque Ă©tablissement, les rĂšgles applicables dans le supĂ©rieur en matiĂšre de laĂŻcitĂ© et de lutte contre les discriminations, en se fondant notamment sur la Charte de la laĂŻcitĂ© ; – DĂ©signer un rĂ©fĂ©rent “racisme et antisĂ©mitisme” au sein de chaque Ă©tablissement. Renforcer le lien social sur les lieux de vie et d’étude – DĂ©velopper le soutien aux projets Ă©tudiants dans les domaines artistiques ou sportifs, destinĂ©s Ă  lutter contre les discriminations et Ă  promouvoir le “vivre ensemble”, par l’intermĂ©diaire du rĂ©seau des oeuvres universitaires et scolaires soutien aux projets culturels par le prix “Cultur’Action”, du soutien ministĂ©riel et des crĂ©dits dĂ©centralisĂ©s des Fonds de solidaritĂ© et de dĂ©veloppement des initiatives Ă©tudiantes FSDIE ; – Encourager la reconnaissance dans le cadre des crĂ©dits ECTS des compĂ©tences acquises par les Ă©tudiants lors d’engagements citoyens en rapport avec la lutte contre les discriminations ; – Favoriser l’organisation de dĂ©bats contradictoires sur les campus, Ă  l’initiative des Ă©tudiants ou des Ă©tablissements ; – Favoriser le dĂ©veloppement du lien social entre les universitĂ©s et leur environnement immĂ©diat, notamment lorsque celui-ci est situĂ© dans des quartiers en difficultĂ©. Cette mesure sera mise en Ɠuvre avec le ministĂšre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. DĂ©velopper l’accĂšs aux Ă©tudes supĂ©rieures pour les publics en difficultĂ© Encourager la poursuite d’études supĂ©rieures des jeunes incarcĂ©rĂ©s, par le dĂ©veloppement des conventions entre les universitĂ©s, les directions inter-rĂ©gionales des services pĂ©nitentiaires DISP et les unitĂ©s pĂ©dagogiques inter-rĂ©gionales UPR. Participer pleinement au service civique universel, en dĂ©veloppant les missions de service civique au sein d’associations Ă  l’universitĂ©, et en facilitant les dispositifs de cĂ©sure dans les parcours universitaires. Tags RĂ©publique, autoritĂ©, inĂ©galitĂ©s, laĂŻcitĂ© PrĂ©vention PrĂ©vention en santĂ©. DĂ©pistage. Maladies infectieuses. Les champs d’intĂ©rĂȘt en recherche et en enseignement, de Marie-JosĂ©e Aubin, incluent l’accĂšs aux services de soins oculaires, la prĂ©vention de la cĂ©citĂ©, les stratĂ©gies de dĂ©pistage en ophtalmologie et l’étude des maladies oculaires infectieuses et 1À l’initiative de magistrats du ministĂšre public soucieux d’innover, les sanctions qualifiĂ©es de stages » sont apparues sous une forme expĂ©rimentale vers la fin des annĂ©es 1990 [1], avant d’ĂȘtre consacrĂ©es par le lĂ©gislateur Ă  partir de 2002. Sous rĂ©serve du consentement des dĂ©linquants, sont dĂ©sormais prononcĂ©s en tant que peine complĂ©mentaire ou alternative, obligation d’un sursis avec mise Ă  l’épreuve ou alternative aux poursuites, des stages de sensibilisation Ă  la sĂ©curitĂ© routiĂšre [2], aux dangers des produits stupĂ©fiants [3], de citoyennetĂ© [4] ou de responsabilitĂ© parentale [5], auxquels s’ajoutent pour les seuls mineurs des stages de formation civique [6]. Si chaque dispositif prĂ©sente des spĂ©cificitĂ©s en termes de public-cible, d’objectifs et de contenu, tous s’apparentent Ă  des cours », rĂ©partis sur une ou plusieurs journĂ©es, durant lesquels divers intervenants s’efforcent de transmettre aux stagiaires » des informations et des messages de prĂ©vention relatifs aux enjeux sanitaires, sociaux et pĂ©naux des comportements prises de position ministĂ©rielles et parlementaires, les textes lĂ©gislatifs et rĂ©glementaires, comme l’ensemble de la documentation administrative produite Ă  leur sujet circulaires, notes, cahiers des charges, conventions et protocoles, etc., manifestent larecherche d’un Ă©quilibre entre Ă©ducation, prĂ©vention et punition, au service d’une adaptation qualitative de la rĂ©ponse pĂ©nale aux infractions de faible gravitĂ©. Cette approche pĂ©dagogique se fonde sur une dĂ©marche de responsabilisation » des dĂ©linquants, paradigme novateur qui, au carrefour des multiples courants de philosophie pĂ©nale, irrigue de façon croissante le champ contemporain de la prĂ©vention et de la rĂ©pression Milburn, 2009 ; Digneffe, Moreau, 2006 ; Digneffe, 2009 ; Gautron, 2006. AppliquĂ©e aux stages, une lecture attentive de cette nouvelle doctrine » d’action dĂ©voile toutefois des rhĂ©toriques de lĂ©gitimation plurielles. S’il ne faut invalider d’emblĂ©e l’hypothĂšse d’une possible complĂ©mentaritĂ© entre Ă©ducation et sanction, entre prĂ©vention et rĂ©pression, les finalitĂ©s assignĂ©es aux stages sont potentiellement concurrentes, sinon les particularitĂ©s de ce mode inĂ©dit de rĂ©action pĂ©nale suppose dĂšs lors de dĂ©passer le seul registre normatif pour Ă©tudier la rĂ©ception, la rĂ©appropriation de ces finalitĂ©s de justice par les acteurs du systĂšme pĂ©nal. D’autant que les marges de manƓuvre concĂ©dĂ©es aux acteurs sont consĂ©quentes, tout en Ă©tant tributaires des ressources locales. Manifestation supplĂ©mentaire de l’hybridation et de la coproduction des rĂ©gulations dans le champ de la lutte contre la dĂ©linquance Gautron, 2006, 2010, ces dispositifs supposent le concours de multiples professionnels policiers, professionnels du champ sanitaire, social et Ă©ducatif, acteurs municipaux, etc.. Une approche empirique, quantitative et qualitative, permet d’exhumer les contradictions entre les doctrines nationales d’utilisation des stages et les valeurs, missions et pratiques des divers opĂ©rateurs. Pour illustrer les tensions entre la finalitĂ© pĂ©dagogique assignĂ©e aux stages et des pratiques judiciaires centrĂ©es sur la gestion des flux, la systĂ©matisation et l’accĂ©lĂ©ration Ă  moindre frais de la rĂ©ponse pĂ©nale, nous nous appuirons sur une recherche, collective et interdisciplinaire, quantitative et qualitative, consacrĂ©e aux nouveaux modes de traitement des dĂ©lits [7]. Notre analyse statistique, qui porte sur un Ă©chantillon d’environ 7500 dossiers dĂ©lictuels traitĂ©s dans cinq juridictions du grand ouest, permet d’isoler 543 affaires ayant donnĂ© lieu au prononcĂ© d’un stage. Nos investigations se sont poursuivies par une observation participante lors d’un stage de sensibilisation aux dangers des produits stupĂ©fiants, par des entretiens auprĂšs de magistrats, d’acteurs municipaux, du champ mĂ©dico-social et associatif, des participations Ă  des journĂ©es d’évaluation, d’études ou de rĂ©flexion organisĂ©es par les instances ministĂ©rielles et divers opĂ©rateurs [8].4Cette approche empirique dĂ©voile les dimensions pĂ©dagogique et prĂ©ventive des stages, qui nourrissent en permanence leurs dĂ©roulements et leurs contenus. MalgrĂ© des configurations locales variables, la sĂ©lection des publics-cibles, les pratiques d’orientation pĂ©nale et les processus d’exĂ©cution tendent toutefois Ă  dĂ©naturer insidieusement ces mesures. Nombre de dispositifs sont perçus et utilisĂ©s comme un rappel Ă  la loi enrichi », comme un simple ajout punitif, gĂ©nĂ©rant de la sorte non pas une adaptation qualitative des rĂ©ponses pĂ©nales, mais une extension du filet pĂ©nal Ă  des comportements dĂ©viants qui relevaient antĂ©rieurement de rĂ©gulations prĂ©ventives et rĂ©pression et prĂ©vention une pĂ©dagogie de responsabilisation5La surcharge des audiences correctionnelles, l’inadaptation des voies procĂ©durales et des peines alimentent de longue date l’hypothĂšse d’une crise de la pĂ©nalitĂ© moderne Gassin, 1985. Souvent disproportionnĂ©s au regard de la gravitĂ© des faits, les modes traditionnels de rĂ©action pĂ©nale ne seraient plus Ă  mĂȘme de rĂ©pondre promptement et efficacement aux infractions mineures. À l’instar des alternatives aux poursuites introduites depuis les annĂ©es 1990, les stages sont chargĂ©s de rĂ©pondre simultanĂ©ment aux principaux maux de la justice pĂ©nale la lourdeur, la lenteur et la complexitĂ© du processus judiciaire, ainsi que l’inadĂ©quation des sanctions classiques pour certains profils de dĂ©linquants. Au niveau local, les opĂ©rateurs ont profitĂ© de la souplesse du cadre normatif pour construire des dispositifs de responsabilisation innovants, parfois singuliers, combinant de façon variable les dimensions sanctionnatrices et Ă©ducatives de ces forme de pĂ©nalitĂ© aux finalitĂ©s multiples6Les registres discursifs mobilisĂ©s par les pouvoirs publics afin d’asseoir la lĂ©gitimitĂ© des stages permettent de dĂ©crypter les fondements et les effets escomptĂ©s de ces nouveaux modes de diversification des sanctions, dont l’objectif affichĂ© est d’adapter qualitativement et quantitativement la rĂ©ponse pĂ©nale aux infractions de faible adaptation qualitative de la rĂ©ponse pĂ©nale7Les stages s’inscrivent pleinement dans la dynamique restaurative engagĂ©e par l’institution judiciaire depuis les annĂ©es 1990 Cario, 2005 ; Walgrave, 1999 ; Faget, 1997a, 2005, avec pour particularitĂ© une promotion plus affirmĂ©e de l’éducation et de la responsabilisation des dĂ©linquants. Les dĂ©viances visĂ©es par ces stages sont en effet perçues comme le signe d’un dĂ©tachement des appartenances et des valeurs collectives qui impose une peine pĂ©dagogique, un rĂ©apprentissage de ces valeurs collectives Danet, 2011. Au travers d’unepĂ©dagogie de la loi Milburn, 2009, 202, insistant sur sa fonction expressive des valeurs essentielles de la sociĂ©tĂ© Lazerges, 1993, 593, il s’agit d’expliquer le sens et les fondements des interdits pĂ©naux, afin de convaincre les stagiaires de leur bien-fondĂ© et les rĂ©orienter vers un comportement adulte, citoyen, justiciable, fondĂ© sur le contrĂŽle de soi et le respect de la rĂšgle Milburn, 2009, 130. Le stage sĂ©curitĂ© routiĂšre » cherche Ă  impulser un processus de changement d’attitudes et de comportements chez le conducteur [9]. Le stage de citoyennetĂ©consiste Ă  rappeler les valeurs rĂ©publicaines de tolĂ©rance et de respect de la dignitĂ© humaine sur lesquelles est fondĂ©e la sociĂ©tĂ© [10], au service d’une prise de conscience par l’auteur du risque pĂ©nal encouru, de la signification de l’acte au regard des valeurs de la RĂ©publique mais aussi de l’histoire contemporaine et de l’atteinte portĂ©e Ă  la bonne entente entre les citoyens [11]. Le stage de formation civique a pour principal objectif d’apporter Ă  des jeunes, auxquels ils font dĂ©faut, les Ă©lĂ©ments de connaissance leur permettant d’apprĂ©hender les fondements de l’organisation sociale et les devoirs qu’impose la vie en sociĂ©tĂ© [12]. Le stage de responsabilitĂ© parentale entend agir sur les parents pour les inciter Ă  rĂ©flĂ©chir sur leur fonction Ă©ducative et Ă  adopter une attitude positive responsable [13]. Les stages stupĂ©fiants » ont quant Ă  eux pour objet de faire prendre conscience au condamnĂ© des consĂ©quences dommageables pour la santĂ© humaine et pour la sociĂ©tĂ© de l’usage de tels produits [14].8Cet idĂ©al de responsabilisation des dĂ©linquants n’est certes pas nouveau. DĂšs les annĂ©es 1950, le mouvement de la dĂ©fense sociale nouvelle prĂ©conisait une pĂ©dagogie de la responsabilitĂ©, qui dĂ©veloppera chez le dĂ©linquant la notion de devoir de l’homme envers ses semblables, et d’une conduite en rapport avec le sentiment intime et collectif de responsabilitĂ© Ancel, 1966, 114 ; VĂ©rin, 1980, 489. Au paradigme de la responsabilitĂ© comme maniĂšre de faire, se substitue toutefois le paradigme de responsabilisation comme maniĂšre d’ĂȘtre Digneffe, 2009, 39, injonction Ă  se sentir personnellement responsable de quelque chose en vertu non seulement d’une norme, mais surtout d’un devoir moral et de son autonomie de sujet Mary, 2005, 24. De ce point de vue, les stages diffĂšrent sensiblement des rappels Ă  la loi. L’évocation des normes transgressĂ©es et des consĂ©quences lĂ©gales en cas de rĂ©itĂ©ration s’inscrit dans un cadre Ă©ducatif plus consĂ©quent. De sorte qu’ils peuvent apparaĂźtre, en termes de durĂ©e et de contenu, comme un rappel Ă  la loi enrichi » ou amĂ©liorĂ© ». Le stage sĂ©curitĂ© routiĂšre » comporte des enseignements sur les situations et les facteurs gĂ©nĂ©rateurs d’accident de la route, notamment sur les mĂ©faits de l’alcool et de la vitesse. Il peut inclure un entretien avec un psychologue et un enseignement pratique de conduite. Le stage de responsabilitĂ© parentale donne lieu Ă  un suivi individualisĂ© des parents afin qu’ils investissent au mieux leur rĂŽle Ă©ducatif. Le stage stupĂ©fiants » se dĂ©veloppe autour d’une information Ă©ducationnelle sur les risques sanitaires et sociaux liĂ©s Ă  la prise de drogue et remplit une fonction d’incitation au soin [15].9Ce sont essentiellement les mĂ©thodes employĂ©es qui expliquent leur singularitĂ©. Celles-ci empruntent aux expĂ©riences nord-amĂ©ricaines dĂ©veloppĂ©es par des psychologues cognitivistes et comportementalistes, expĂ©riences qui se situent entre thĂ©rapie degroupe et discours moralisateur, au service d’une forme de redressement moral et psychique. Si les dispositifs français privilĂ©gient un classicisme pĂ©dagogique, entre didactisme rĂ©publicain et explication des dangers de certains comportements Milburn, 2009, 203, leurs concepteurs postulent que le passage Ă  l’acte dĂ©coule, au moins partiellement, de l’ignorance des normes, des consĂ©quences individuelles et sociales des comportements dĂ©viants. Selon la circulaire du 28 septembre 2004 de la Direction de la protection judiciaire de la jeunesse PJJ, les attitudes d’incivilitĂ©s ou les comportements dĂ©lictueux rĂ©sultent [
] de leur ignorance des rĂšgles qui structurent l’organisation sociale et des valeurs qui fondent les relations entre les citoyens. Le stage de responsabilitĂ© parentale s’adresse Ă  des parents qui seraient nĂ©gligents par manque d’information et de conscience de leur responsabilitĂ© El Khoury, 2005, 110. À l’identique, le stage stupĂ©fiants » se fonde sur une prĂ©tendue mĂ©connaissance de la dangerositĂ© des drogues et de leurs consĂ©quences sanitaires et sociales. Par la diffusion d’élĂ©ments de connaissance, ce type d’approche entend dĂšs lors transformer les croyances, les reprĂ©sentations et les schĂ©mas cognitifs des individus, favoriser l’adhĂ©sion et l’intĂ©riorisation des normes sociales, pour promouvoir des comportements socialement nouvelle graduation de la rĂ©ponse pĂ©nale pour les infractions de faible gravitĂ©10Si les dispositions lĂ©gales visent une large gamme d’infractions, les circulaires, notes et cahiers des charges tendent Ă  restreindre leur champ d’application aux faits de faible gravitĂ©. Les infractions mineures, longtemps exclues des poursuites pĂ©nales, ont Ă©tĂ© massivement orientĂ©es vers la filiĂšre des rappels Ă  la loi vers la fin des annĂ©es 1990, de façon Ă  rĂ©duire drastiquement le taux de classement sans suite 89,4 % en 1981, 32,1 % en 2001, 12,3 % en 2009. Ces rappels Ă  la loi, qui reprĂ©sentaient 17 % des rĂ©ponses apportĂ©es aux affaires poursuivables en 2008, affrontent pourtant le mĂȘme discrĂ©dit que les classements secs », du cĂŽtĂ© des magistrats comme des acteurs extra-judiciaires, qui n’y voient qu’un outil de gestion des flux et des stocks. Ils seraient insuffisants et inefficaces, d’autant qu’il n’est pas rare que les dĂ©linquants fassent l’objet de plusieurs rappels Ă  la loi successifs. D’oĂč le recours aux stages, perçus comme une rĂ©ponse intermĂ©diaire entre un rappel Ă  la loi sec » et des sanctions plus classiques et plus sĂ©vĂšres. Le stage stupĂ©fiants » est ainsi destinĂ© non pas aux usagers dĂ©pendants, mais aux usagers occasionnels ou rĂ©guliers mais pas encore problĂ©matiques. Son public-cible se situe entre ceux des consommateurs occasionnels sans antĂ©cĂ©dents judiciaires et en possession d’une trĂšs faible quantitĂ© de produits, qui doivent ĂȘtre orientĂ©s vers un rappel Ă  la loi, et ceux pour lesquels un suivi thĂ©rapeutique est nĂ©cessaire, dans le cadre d’un classement avec orientation sanitaire ou d’une injonction thĂ©rapeutique. Le stage de responsabilitĂ© parentale ne s’adresse pas aux parents dĂ©passĂ©s, qui relĂšvent de l’assistance Ă©ducative, ou aux parents maltraitants, qui doivent ĂȘtre poursuivis, mais aux parents nĂ©gligents, qui sans ĂȘtre dans l’incapacitĂ© d’exercer leurs responsabilitĂ©s, ont agi en sachant que leur comportement dont ils minimisent la gravitĂ© ou banalisent les consĂ©quences, est de nature Ă  compromettre la santĂ©, la moralitĂ©, la sĂ©curitĂ© ou l’éducation de leurs enfants [16]. Le stagede formation civique concerne les mineurs dont le parcours dĂ©linquant exige une rĂ©ponse judiciaire plus ferme, lorsque ces mineurs ont dĂ©jĂ  fait l’objet de remise Ă  parent, d’admonestation ou d’autres mesures Ă©ducatives [17].Une rĂ©ponse prompte et systĂ©matique aux infractions mal » traitĂ©es11Si leur dimension pĂ©dagogique s’expose au premier plan, les stages ne sont pas exempts d’une composante rĂ©tributive. Ils contribuent au processus de systĂ©matisation et d’accĂ©lĂ©ration de la rĂ©action pĂ©nale, notamment au sujet des infractions routiĂšres et des usages de stupĂ©fiants. Alors que cette dĂ©linquance de masse asphyxie les juridictions, plusieurs circulaires indiquent qu’il est nĂ©cessaire de rendre prĂ©visible pour l’automobiliste une action rĂ©pressive [18], que le refus de la banalisation de l’usage de stupĂ©fiants et notamment de cannabis nĂ©cessite la mise en Ɠuvre d’une politique pĂ©nale volontariste, apportant une rĂ©ponse judiciaire systĂ©matique [19], car il est impĂ©ratif qu’elle symbolise aux yeux du consommateur l’interdit lĂ©gal qui s’attache Ă  l’usage d’un stupĂ©fiant [20]. Si le cadre pĂ©nal symbolise en lui-mĂȘme l’interdit, les enseignements portant sur les incidences juridiques des comportements incriminĂ©s, notamment les consĂ©quences d’une Ă©ventuelle rĂ©itĂ©ration, occupent une place importante. La prĂ©vention est alors non plus seulement de type sanitaire et social, mais Ă©galement de type pĂ©nal, tournĂ©e vers la dissuasion. Ces stages sont d’ailleurs perçus comme une peine par les stagiaires, ne serait-ce qu’en raison de leur coĂ»t, dont la charge revient le plus frĂ©quemment au dĂ©linquant, auquel s’ajoute pour les salariĂ©s la perte d’une ou deux journĂ©es de salaire. Certaines pratiques confinent Ă  l’intimidation. Entre autres exemples, les procureurs dĂ©marrent gĂ©nĂ©ralement les stages de responsabilitĂ© parentale par une lecture de l’article 227-17 du code pĂ©nal, qui punit de deux ans d’emprisonnement et de 30000€ d’amende le fait de se soustraire, sans motif lĂ©gitime, Ă  ses obligations lĂ©gales au point de compromettre la santĂ©, la sĂ©curitĂ©, la moralitĂ© ou l’éducation de l’enfant Bougeard, 2010. Tels qu’ils sont envisagĂ©s et conçus, les diffĂ©rents stages puisent donc dans l’ensemble des courants de la philosophie pĂ©nale sanction rapide et systĂ©matique pour le courant nĂ©o-classique, outil de responsabilisation pour le courant rĂ©habilitatif, voire attĂ©nuation du caractĂšre rĂ©tributif de la sanction et prise en charge communautaire pour le courant interactionniste. Leurs concepteurs ont effectivement fait appel aux compĂ©tences et Ă  l’inventivitĂ© de multiples professionnels, judiciaires et extra-judiciaires, de sorte que l’on constate des pratiques fort diversifiĂ©es sur le pratiques diversifiĂ©es12Les statistiques communiquĂ©es par le pĂŽle Ă©valuation du ministĂšre de la Justice rĂ©vĂšlent une croissance significative de ce mode alternatif de rĂ©action pĂ©nale, avec des rythmes deprogression variables suivant les types de stages. Entre 2003 et fin 2009, 96776 stages ont Ă©tĂ© prononcĂ©s comme peine principale, complĂ©mentaire ou au titre d’une composition pĂ©nale. Ceux consacrĂ©s Ă  la sĂ©curitĂ© routiĂšre sont les plus frĂ©quemment prononcĂ©s 19280 en 2009, soit 67 % de l’ensemble, notamment parce qu’ils s’appuient sur les dispositifs anciens 1992 de rĂ©cupĂ©ration de points du permis de conduire. 4708 stages de citoyennetĂ© ont Ă©tĂ© prononcĂ©s en 2009, 3936 stages stupĂ©fiants », 572 stages de formation civique et 18 stages de responsabilitĂ© parentale. En rĂ©alitĂ©, ces statistiques ne permettent pas de quantifier prĂ©cisĂ©ment le nombre de stages prononcĂ©s et exĂ©cutĂ©s. Faute de dispositifs en place localement, certains ne sont suivis d’aucune exĂ©cution [21]. À l’inverse, nombre d’entre eux sont prononcĂ©s dans le cadre d’alternatives autres que la composition pĂ©nale classement sous condition notamment. À leur sujet, les informations chiffrĂ©es sont rares et parcellaires. 35174 stages de sĂ©curitĂ© routiĂšre ont Ă©tĂ© mis en Ɠuvre dans ce cadre en 2009. Bien que la fiabilitĂ© des modes de comptabilisation constatĂ©s sur le terrain pose question, un rapport Ă©voque 7000 stages stupĂ©fiants » prononcĂ©s durant les deux annĂ©es ayant suivi le dĂ©cret d’application [22], principalement au titre d’une alternative aux poursuites 94,45 %, dont 24,8 % de compositions pĂ©nales. Les mineurs semblent davantage orientĂ©s vers les stages de citoyennetĂ© qui, dans certains sites, ne se distinguent pas des stages de formation civique. La protection judiciaire de la jeunesse a mis en Ɠuvre 97 stages de citoyennetĂ© en 2006, 554 en 2007 et 1291 en 2008 [23]. Concernant les majeurs, les services pĂ©nitentiaires d’insertion et de probation SPIP dĂ©claraient suivre 415 condamnĂ©s dans ce cadre au 1er janvier 2009, 588 au premier janvier 2010 [24]. Les stages de responsabilitĂ© parentale se dĂ©ploient nettement plus lentement sur le territoire 31 condamnations entre 2007 et fin 2009, 60 alternatives aux poursuites en 2008 et 206 en 2009 [25]. 11 parquets utilisaient ce dispositif comme alternative en 2008, 21 en 2009, principalement ceux de Reims 42 mesures en 2009 et de Marseille 70 en 2009. DerriĂšre chacune de ces catĂ©gories gĂ©nĂ©riques se cachent nĂ©anmoins des pratiques diversifiĂ©es. La variĂ©tĂ© des configurations locales s’explique par de multiples facteurs, parmi lesquels le flou entourant la dĂ©finition des infractions visĂ©es, l’étendue de l’ offre » de partenariats locaux, la souplesse du cadre juridique, les conceptions et pratiques des diffĂ©rents variations quant aux publics-cibles13MalgrĂ© la profusion de textes destinĂ©s Ă  circonscrire leurs publics, l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des pratiques s’explique par le flou qui entoure la dĂ©finition des infractions et/ou des profils de dĂ©linquants concernĂ©s. Distinguer les usagers de supĂ©fiants occasionnels ou rĂ©guliers mais pas encore problĂ©matiques de ceux qui nĂ©cessitent un suivi thĂ©rapeutique, les parentsnĂ©gligents des parents dĂ©passĂ©s et maltraitants suppose une apprĂ©ciation subjective desmagistrats. Au sujet des stages stupĂ©fiants », la Mission interministĂ©rielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie MILDT et la Direction des affaires criminelles et des grĂąces du ministĂšre de la Justice DACG ont dĂšs lors regrettĂ© des confusions dans la sĂ©lection des stagiaires, notamment la prĂ©sence de consommateurs rĂ©guliers, voire dĂ©pendants. Sur les quatorze personnes prĂ©sentes lors du stage observĂ©, quatre d’entre elles ne relevaient pas du public-cible un consommateur interpellĂ© en possession de cannabis mais sous mĂ©thadone depuis plusieurs mois, deux personnes dĂ©noncĂ©es pour des trafics assez importants mais pour lesquels les faits ont Ă©tĂ© requalifiĂ©s en usage, une personne poursuivie pour la production Ă  domicile de 50 pieds de cannabis. Les stages parentaux » visent les infractions de mise en pĂ©ril de mineurs, notamment la violation de l’article 227-17 du code pĂ©nal, peu utilisĂ© par les juridictions mais modifiĂ© en septembre 2002 pour en Ă©tendre les conditions d’application. Si les magistrats orientent principalement vers ce dispositif des affaires de manquement au respect de l’assiduitĂ© scolaire, de punitions inadaptĂ©es ou encore d’absence de surveillance, certains le font en cas de violences lĂ©gĂšres [26]. Les stages de citoyennetĂ© se sont quant Ă  eux progressivemement Ă©cartĂ©s de leur vocation initiale, lutter contre les infractions Ă  caractĂšre raciste ou antisĂ©mite. Les magistrats les jugent plus appropriĂ©s pour les violences urbaines » et les incivilitĂ©s » petites dĂ©gradations, incendies de poubelles, tags, etc. [27]. RĂ©cemment, le lĂ©gislateur a Ă©tendu cette formule aux femmes voilĂ©es dissimulant totalement leur visage dans l’espace public [28], avec la crĂ©ation de stages spĂ©cifiques impliquant des associations de promotion du droit des femmes et du principe rĂ©publicain de laĂŻcitĂ© [29].Des variations quant aux opĂ©rateurs mobilisĂ©s14Une dĂ©marche multidisciplinaire, associant une pluralitĂ© de professionnels, est dĂ©crite comme le gage d’une complĂ©mentaritĂ© entre Ă©ducation, prĂ©vention et sanction [30]. Les textes Ă©voquent quelques figures incontournables magistrats, policiers, agents des services pĂ©nitentiaires d’insertion et de probation SPIP et de la protection judiciaire de la jeunesse PJJ. Les juridictions peuvent Ă©galement solliciter le concours des collectivitĂ©s territoriales, des Ă©tablissements publics concernĂ©s, des acteurs du champ mĂ©dico-social, des associations d’accĂšs au droit, de lutte contre le racisme, l’antisĂ©mitisme, la toxicomanie, etc.. Il s’agit nĂ©anmoins de simples prĂ©conisations, et les partenariats mobilisĂ©s localement sont trĂšs divers, fonction des ressources locales. On recense parmi les intervenants des pompiers, des avocats, des ambassadeurs du tri », des membres de l’association d’Auto-Support Usagers de Drogues ASUD, des agents de sociĂ©tĂ©s de transport en commun, des victimes, des mĂ©decins et psychologues, des Ă©ducateurs sportifs, des Ă©lus municipaux, des chefs d’établissements scolaires, des bĂ©nĂ©voles des restos du cƓur, etc. Outre la mobilisation de compĂ©tences spĂ©cifiques, quelques maĂźtres d’Ɠuvre justifient le choix des opĂ©rateurs par la volontĂ© d’amorcer un dialogue entre des stagiaires et des intervenants institutionnels dont les rapports sont frĂ©quemment variations quant au dĂ©roulement des stages15La diversitĂ© des pratiques ressort des lieux sĂ©lectionnĂ©s pour l’exĂ©cution des stages. De rares juridictions ont choisi l’enceinte des tribunaux, pour insister sur la dimension punitive de la sanction et impressionner » les stagiaires. La plupart prĂ©fĂšre toutefois attĂ©nuer le cadre pĂ©nal de la mesure et privilĂ©gie les locaux des maisons de la justice et du droit MJD ou des associations intervenantes. Selon la Chancellerie, la majoritĂ© des stages stupĂ©fiants » a lieu dans les locaux des associations partenaires 41,9 % ou dans des locaux non judiciaires 31,4 %, 18,1 % dans des MJD, et 8,6 % seulement dans les tribunaux [31]. Les stages de citoyennetĂ© et de formation civique donnent mĂȘme lieu Ă  des dĂ©placements sur le terrain dans les locaux d’une association de dĂ©fense des droits des femmes, des centres hospitaliers de rééducation fonctionnelle, dans des sites protĂ©gĂ©s en vue d’une sensibilisation Ă  la protection de l’environnement, dans des brigades de sapeurs-pompiers, des commissariats de police, des tribunaux, etc. L’imprĂ©cision des textes induit Ă©galement des variations quant au volume horaire de chaque session une demi-journĂ©e Ă  deux jours pour les stages stupĂ©fiants », deux Ă  cinq jours pour les stages de citoyennetĂ©, jusqu’à plusieurs semaines pour les stages parentaux » 12 semaines Ă  Rennes, 6 Ă  Paris.16La diversitĂ© est encore de mise concernant les supports pĂ©dagogiques utilisĂ©s. Si certains professionnels conçoivent leur intervention sur un mode didactique, confinant au cours magistral, ce qui est parfois nĂ©cessaire en raison de la complexitĂ© ou de la technicitĂ© des sujets abordĂ©s, la plupart adopte un mode interactif et participatif. Il s’agit alors de dĂ©passer l’image d’un cours prolongĂ© d’instruction civique, durant lequel des stagiaires passifs se contenteraient d’écouter la bonne parole, au profit de l’ouverture d’un espace d’échange et de confrontation des points de vue. Les intervenants indiquent privilĂ©gier l’écoute, l’aide et la parole, la mise en confiance, plutĂŽt qu’un discours culpabilisant, moralisateur ou infantilisant. Beaucoup s’approprient les mĂ©thodes de la pĂ©dagogie active, pour obliger le dĂ©linquant Ă  s’exprimer sur son acte, sur son vĂ©cu, ses perceptions, et sur sa responsabilitĂ© dans la sociĂ©tĂ©. Ils utilisent Ă  cet effet des sĂ©quences vidĂ©os, des simulateurs d’accident, de conduite en Ă©tat d’ivresse ou sous l’emprise de stupĂ©fiants, des lunettes dĂ©formantes, les techniques de photolangage, la pratique de la boxe française, des techniques de mise en situation, des jeux de rĂŽle, parfois avec le concours de compagnies de théùtre Théùtre en mouvement » de Bobigny ; les Gouttes d’eau » Ă  Cahors, Théùtre Forum » Ă  Rennes.17Au fil du temps j’ai voulu repositionner en quelque sorte les stagiaires dans leur vrai statut d’individus responsables de leurs actes, et je me suis dit que j’allais travailler diffĂ©remment, que je n’allais pas me positionner sur une estrade en faisant de l’enseignement, mais plutĂŽt en crĂ©ant de l’interaction. [
] Il faut tenter de ne pas infantiliser les personnes, de ne pas les considĂ©rer comme des enfants, et tenter de les prendre comme des sujets Ă  part entiĂšre. [
] Ce sont plutĂŽt des exercices qui visent Ă  l’introspection de l’individu j’ai des a priori, comment je peux Ă©ventuellement changer de position ? Psychologue, animateur de stages sĂ©curitĂ© routiĂšre.18J’essaie un petit peu de dĂ©tendre l’atmosphĂšre, en disant que certes c’est une mesure de justice mais une mesure qu’il faut saisir, que c’est l’occasion pour eux pendant deux jours de poser peut-ĂȘtre les questions qu’ils ne pourront peut-ĂȘtre jamais plus poser parce qu’ils n’auront pas les bons intervenants. Donc j’essaie de leur tourner le stage de maniĂšre positive en enlevant un peu l’aspect contraignant mĂȘme si ce n’est pas Ă©vident Animatrice d’une association de prĂ©vention des addictions, intervenante dans des stages stupĂ©fiants ».19Nous ne sommes pas non plus dans la morale mais dans une invitation Ă  la rĂ©flexion pour sortir des reprĂ©sentations. Nous ne sommes pas du tout sur le registre infantilisant. [
] On utilise toutes les techniques d’entretien, tous les non-dits, les mimiques. On va chercher les gens pour qu’une expression puisse se faire et on s’aperçoit que les gens se livrent Ă©normĂ©ment Directrice du service pĂ©nal d’une association socio-judiciaire organisant des stages stupĂ©fiants.20Donc cela nous est apparu essentiel de crĂ©er une dynamique de groupe qu’on essaie d’asseoir dans un premier temps avec la pratique d’une activitĂ© sportive [boxe, escalade], mais qui n’est pas faite uniquement d’un point de vue ludique mais aussi dans le sens de la maĂźtrise de soi, la capacitĂ© Ă  Ă©couter la consigne pour ne pas se blesser, et par extension comment Ă©couter la loi si je ne veux pas faire mal. Responsable d’une unitĂ© Ă©ducative en milieu ouvert de la PJJ, intervenante dans les stages de citoyennetĂ© et de formation civique.21La diffĂ©renciation des pratiques concerne plus particuliĂšrement les stages de responsabilitĂ© parentale. Les premiĂšres expĂ©riences menĂ©es Ă  Toulon, qui ont inspirĂ© les circulaires et notes de la Chancellerie, prĂ©voyaient une premiĂšre Ă©tape d’information collective sur les droits et devoirs des parents, rĂ©unissant des magistrats du parquet, des reprĂ©sentants de l’Éducation nationale, de la police, de la gendarmerie, suivie d’un accompagnement de trois mois par un Ă©ducateur de la PJJ. Ce modĂšle ne s’est toutefois pas gĂ©nĂ©ralisĂ©. À Rennes, les parents alternent entre des entretiens individuels de deux heures avec des professionnels d’une association, la Sauvegarde de l’enfant et de l’adulte » SAE 35 et des moments de rencontre collectifs animĂ©s par un membre de la Compagnie Alter-Ego, une association d’éducation populaire qui mobilise des techniques théùtrales pour favoriser les Ă©changes Théùtre Forum. À Paris, le parquet s’est prononcĂ© contre le regroupement de parents, pour s’inspirer, trĂšs partiellement, d’une approche systĂ©mique d’origine nĂ©o-zĂ©landaise family group conferencing, confĂ©rence familiale. Chaque semaine pendant un mois etdemi, la famille est reçue individuellement par les professionnels de l’association Jeter l’ncre. Elle rencontre Ă©galement un Ă©lu de quartier, un policier, un conseiller principal d’éducation, un mĂ©decin de l’espace santĂ©-jeune et un reprĂ©sentant de la PJJ. À l’issue de chaque entretien, les parents repartent avec un ensemble de prĂ©conisations qui sont Ă©valuĂ©es Ă  la rencontre suivante. Le mineur est lui-mĂȘme impliquĂ© dans le stage, par le biais d’une rencontre avec un rĂ©fĂ©rent observations tendent Ă  valider l’hypothĂšse suivant laquelle les stages permettraient d’adapter toujours plus finement l’intervention judiciaire aux caractĂ©ristiques des infractions de faible gravitĂ© et au profil de leurs auteurs. Leur fondement n’est pas principalement rĂ©tributif et l’association d’un vaste panel d’intervenants extĂ©rieurs contribue Ă  revivifier une forme de prise en charge sociĂ©tale. Ces stages ne peuvent toutefois ĂȘtre apprĂ©hendĂ©s de maniĂšre univoque. À l’image des alternatives aux poursuites et des peines alternatives introduites dans les annĂ©es 1990, ces dispositifs pourraient favoriser, derriĂšre le masque d’une justice plus douce » BonafĂ©-Schmitt, 1992, un durcissement des rĂ©ponses sanctions ambivalentes23Leur dimension novatrice semble partiellement occultĂ©e au profit d’une approche plus traditionnelle de la justice pĂ©nale. Les pratiques judiciaires rĂ©vĂšlent de fortes tensions entre une finalitĂ© qualitative et des objectifs parallĂšles d’accĂ©lĂ©ration et de systĂ©matisation de la rĂ©action pĂ©nale. Sous l’effet d’une culture gestionnaire de rĂ©pression, l’adaptation des sanctions tend Ă  devenir une donnĂ©e secondaire dans le processus d’orientation des affaires. L’essentiel est de gĂ©rer des flux » et des stocks », d’ajuster le nombre d’affaires poursuivies et les voies procĂ©durales empruntĂ©es aux capacitĂ©s de traitement de la juridiction. En dĂ©finitive, la poursuite du mouvement de diversification des sanctions se voit guidĂ©e par des orientations plus comptables qu’axiologiques. Ce dĂ©voiement n’est pas sans effet dĂšs lors qu’il participe au mouvement d’extension du filet pĂ©nal Ă  des comportements qui Ă©chappaient prĂ©cĂ©demment au contrĂŽle des institutions rĂ©galiennes. GrĂące Ă  l’effet de lĂ©gitimation induit par les registres de l’éducatif et de la prĂ©vention, ces stages pourraient Ă  terme dĂ©tourner ces comportements de toute autre forme de traitement non prééminence des objectifs de gestion des flux et de systĂ©matisation de la rĂ©ponse pĂ©nale24Sous la pression de leur hiĂ©rarchie et des contraintes liĂ©es aux nouveaux modes de management public Vigour, 2006, la prioritĂ© des parquets devient l’affichage d’un fort taux de rĂ©ponse pĂ©nale. Cette exigence gestionnaire les oblige Ă  rĂ©pondre systĂ©matiquement aux infractions signalĂ©es, dans un contexte oĂč les mises en cause pour des faits peu graves se multiplient. Les stages constituent dĂšs lors un nouvel instrument pour absorber le flux d’affaires Ă  traiter, dans le cadre de filiĂšres pĂ©nales moins coĂ»teuses et plus rapides que les procĂ©dures judiciaires traditionnelles. La recherche d’une adaptation qualitative s’efface derriĂšre ces contraintes de gestion, d’autant que les choix procĂ©duraux s’effectuent sur lemode de l’urgence. Alors que le prononcĂ© d’un stage suppose thĂ©oriquement une Ă©valuation prĂ©alable du profil des prĂ©venus, les dispositifs de traitement en temps rĂ©el excluent une vĂ©ritable individualisation de la sanction. À l’opposĂ© d’un adoucissement de la rĂ©ponse pĂ©nale, ces dispositifs pourraient contribuer aux processus d’aggravation des sanctions et d’extension du filet approche qualitative entravĂ©e par les pratiques de traitement en temps rĂ©el25Si les audiences correctionnelles classiques offrent aux magistrats du siĂšge l’opportunitĂ© de questionner le prĂ©venu sur son parcours social, familial et professionnel, les procĂ©dures alternatives ne permettent pas une rĂ©elle adaptation de la sanction. Le traitement en temps rĂ©el Brunet, 1998 ; Dray, 1999 ; Mincke, 2000 ; Bastard, Mouhanna, 2007, qui se traduit le plus souvent par une prise de dĂ©cision immĂ©diate, ne laisse pas aux magistrats du parquet le temps de vĂ©rifier si les personnes qu’ils ont Ă  sanctionner sont des parents nĂ©gligents, ou des usagers non dĂ©pendants, qui agiraient par mĂ©connaissance de la loi et de la portĂ©e sociale de leurs agissements. L’orientation vers un stage est rarement prĂ©cĂ©dĂ©e d’une enquĂȘte sociale rapide. Au sujet des stages stupĂ©fiants », la circulaire du 9 mai 2008 indique pourtant que les parquets doivent recourir Ă  une enquĂȘte sociale rapide ou Ă  une audition circonstanciĂ©e de l’usager, [
] qui doit prendre en compte les Ă©lĂ©ments de sa personnalitĂ© et de son profil de consommation. Faute de pouvoir Ă©valuer la situation personnelle des intĂ©ressĂ©s, les dĂ©cisions des parquets s’effectuent sur la base de la gravitĂ© de l’infraction et des seuls antĂ©cĂ©dents judiciaires, voire policiers suspects connus ou inconnus des services de police. D’autant que les directives adressĂ©es aux magistrats laissent apparaĂźtre en filigrane la primautĂ© du profil pĂ©nal » des personnes exclusion des rĂ©cidivistes, barĂšmes suivant le taux d’alcoolĂ©mie, etc..26Si individualisation il y a, celle-ci opĂšre en rĂ©alitĂ© en nĂ©gatif. Les revenus des potentiels stagiaires ne sont pas sans influencer les dĂ©cisions du parquet, au risque de provoquer un traitement inĂ©galitaire des personnes. Le coĂ»t Ă©tant le plus souvent Ă  leur charge, et les dispenses exceptionnelles, les magistrats soulignent les difficultĂ©s qui se posent du fait de la maigre solvabilitĂ© de la clientĂšle » pĂ©nale. Nombre de dĂ©linquants ne peuvent s’acquitter de cette somme, mĂȘme modeste et possiblement Ă©chelonnĂ©e [32]. Les pouvoirs publics ont rapidement Ă©vacuĂ© cette difficultĂ© en adoptant des positions contestables du point de vue de l’égalitĂ© devant la loi. La circulaire de 2008 et le cahier des charges de la MILDT rĂ©servent ainsi le stage stupĂ©fiants » aux personnes socialement insĂ©rĂ©es, disposant d’un revenu leur permettant d’en assumer les frais, ce dispositif n’étant pas jugĂ© adaptĂ© pourun usager trop dĂ©socialisĂ© ou en situation prĂ©caire personne sans domicile fixe. Localement, des conventions entre juridictions et associations prestataires mentionnent expressĂ©ment ce critĂšre d’insertion. En entretien, un porteur de projet, membre d’une association socio-judiciaire, a justifiĂ© la mention d’un tel critĂšre de la façon suivante moi, je ne voulais pas voir dĂ©bouler les mecs avec les chiens. C’est pas le lieu. Enfin, je veux dire, on va pas leur apporter grand-chose. DĂ©socialisĂ© complĂštement. On est pas lĂ  pour ça. Doncon avait insistĂ© sur insĂ©rĂ©. Si de rares juridictions ont Ă©cartĂ© cette interprĂ©tation, en allant jusqu’à proposer des stages gratuits non prĂ©vus par les textes, ceux-ci semblent effectivement concerner des groupes dont la situation financiĂšre est plus favorable. TrĂšs peu de stages gratuits ont Ă©tĂ© organisĂ©s [
] Manifestement, lorsque le stagiaire potentiel est identifiĂ© comme ne pouvant payer, le parquet s’oriente vers un autre mode de poursuitesRapport de la mission d’évaluation de la loi du 5 mars 2007, 2010, 31.27Si les effectifs de notre Ă©chantillon sont insuffisants pour procĂ©der Ă  des comparaisons statistiquement significatives, les donnĂ©es collectĂ©es offrent un premier Ă©clairage. Les revenus dĂ©clarĂ©s par nos stagiaires, majoritairement condamnĂ©s Ă  un stage de sĂ©curitĂ© routiĂšre, sont effectivement plus Ă©levĂ©s que ceux dĂ©clarĂ©s par les personnes sanctionnĂ©es diffĂ©remment. En 2006 et 2009, 26,7 % des stagiaires sanctionnĂ©s dans le cadre d’une composition pĂ©nale [33] ont dĂ©clarĂ© gagner moins de 1000 €, 8,9 % moins de 500 €, pour respectivement 41,9 % et 21,9 % des non-stagiaires. 76 % des stagiaires Ă©taient en situation d’emploi au moment des faits, contre 67,8 % des non-stagiaires, sachant que la rĂ©partition par classes d’ñge est relativement similaire pour ces deux populations. 43,8 % prĂ©sentaient un niveau Ă©gal ou supĂ©rieur au bac, contre 36,3 % des non-stagiaires. À ce stade, il serait toutefois prĂ©maturĂ© d’y voir la manifestation d’une potentielle justice de classe », ce traitement diffĂ©renciĂ© pouvant s’expliquer par d’autres variables, notamment le casier judiciaire des personnes. Les revenus des prĂ©venus sont fortement corrĂ©lĂ©s au nombre de condamnations antĂ©rieures. Or, les stagiaires sont plus frĂ©quemment des dĂ©linquants primaires [34], nouvelle preuve de l’importance des antĂ©cĂ©dents judiciaires dans le choix d’orientation des parquets. Les questionnements relatifs au coĂ»t des stages et Ă  la situation socioĂ©conomique des personnes permettent par ailleurs de cerner davantage les contradictions entre les fondements et les finalitĂ©s qui leur sont assignĂ©s. Pour rĂ©pondre aux difficultĂ©s de paiement, les pouvoirs publics n’envisagent pas de financer les dispositifs sur frais de justice, mais de limiter la durĂ©e de chaque session, Ă  une journĂ©e notamment pour les stages stupĂ©fiants, rĂ©duisant d’autant leurs composantes pĂ©dagogiques et Ă©ducatives. Paradoxalement, en Ă©cartant les personnes les plus en difficultĂ© d’un point de vue psycho-social, les pratiques conduisent Ă  orienter vers ces dispositifs des publics qui n’agissent pas nĂ©cessairement en raison d’une mĂ©connaissance des rĂšgles et de la dangerositĂ© de leurs comportements, mais dont la capacitĂ© Ă  comprendre les informations dĂ©livrĂ©es lors d’un stage, Ă  intĂ©rioriser les normes sociales, est finalement perçue comme Ă©tant plus grande par les magistrats et les opĂ©rateurs, sans que le risque de prĂȘcher auprĂšs de convaincus » soit toujours pris en compte. Lors du stage stupĂ©fiants » observĂ©, en rĂ©ponse aux questions que nous leur posions lors des pauses, la grande majoritĂ© des stagiaires prĂ©sents ont ainsi indiquĂ© ne rien en apprendre, et consommer en connaissance des risques sanitaires, sociaux et risques d’aggravation des sanctions et d’extension du filet pĂ©nal28Rarement utilisĂ©s comme peines alternatives, pour des faits qui se seraient prĂ©alablement soldĂ©s par des poursuites, les stages ne remplissent pas une fonction substitutive Ă  des condamnations plus lourdes. Qui plus est, les stages prononcĂ©s par les tribunaux correctionnels le sont frĂ©quemment en tant que peine complĂ©mentaire 12 % des stages de citoyennetĂ©, 69 % des stages stupĂ©fiants », 74 % des stages de sĂ©curitĂ© routiĂšre en 2009. Sur les 404 peines de stage de sĂ©curitĂ© routiĂšre de notre Ă©chantillon, celles-ci accompagnent dans 29 % des cas un sursis simple, dans 44,6 % des cas une amende ferme, dans 64,6 % des cas une suspension du permis de conduire. La moitiĂ© des stages parentaux prononcĂ©s entre 2007 et 2009 l’ont Ă©tĂ© en tant que peine complĂ©mentaire 14 sur 31. Ces pratiques provoquent dĂšs lors une aggravation des peines, quand bien mĂȘme cet objectif ne serait pas visĂ© consciemment par les magistrats du siĂšge. Ce processus apparaĂźt de prime abord relatif, ces derniers recourant assez peu Ă  ce type de sanction [35], notamment en raison d’une mĂ©connaissance frĂ©quente des dispositifs en place au sein de leurs juridictions. Principalement prononcĂ©s comme alternatives, les stages visent des faits qui auraient prĂ©cĂ©demment donnĂ© lieu Ă  un classement sans suite ou Ă  un rappel Ă  la loi. Lorsqu’ils se substituent Ă  des rappels Ă  la loi, pour des faits ou des profils de dĂ©linquants au sujet desquels ces derniers n’apparaissent pas comme une mise en garde suffisante, il n’est guĂšre possible d’accrĂ©diter l’hypothĂšse d’un Ă©largissement du filet pĂ©nal, tout au plus celle d’une aggravation des alternatives choisies. Un stage rĂ©sultant d’une composition pĂ©nale donne lieu Ă  une inscription au bulletin no 1 du casier judiciaire, ce qui n’est pas le cas d’un simple rappel Ă  la loi. Son inexĂ©cution constitue par ailleurs un dĂ©lit autonome deux ans d’emprisonnement, 30000 € d’amende [36]. S’il est peu probable qu’une simple carence donne lieu au prononcĂ© d’une peine d’emprisonnement ferme, diverses circulaires invitent les procureurs de la RĂ©publique Ă  engager des du stage stupĂ©fiants » observĂ©, le stagiaire SDF, qui s’est Ă  de nombreuses reprises endormi, et qui profitait des pauses pour boire de la biĂšre, a ainsi Ă©tĂ© sommĂ© de se reprendre par l’intervenante, celle-ci mentionnant le risque d’invalidation du stage, avec une forte probabilitĂ© de poursuites ultĂ©rieures. Un magistrat, chargĂ© du dĂ©veloppement et du suivi des stages parentaux Ă  la Direction des affaires criminelles et des grĂąces, indique Ă  leur sujet qu’il existe assez peu de refus, pour la simple et bonne raison que la justice et la police sont trĂšs pĂ©dagogues en la matiĂšre. Je dis ça presque de maniĂšre ironique, mais si vous voulez le deal est simple soit on vous envoie devant le tribunal correctionnel et vous risquez la prison, soit on vous propose le stage comme alternative. [
] GĂ©nĂ©ralement, ils comprennent rapidement et fortement leur resserrement des mailles du filet peut Ă©galement opĂ©rer de façon indirecte, par la possibilitĂ© de saisir de nouveaux comportements dĂ©linquants dans le cadre de la filiĂšre des rappels Ă  la loi, ainsi libĂ©rĂ©e de la population pĂ©nale soumise aux stages. À dĂ©fautd’élĂ©ments d’apprĂ©ciation quantitatifs, les discours des opĂ©rateurs dĂ©voilent un processus de sur-pĂ©nalisation insidieux, ciblant des faits ou des situations qui relevaient prĂ©cĂ©demment de rĂ©gulations sociĂ©tales. L’institution judiciaire produit dĂšs lors de la pĂ©nalitĂ© Ă  propos de situations en marge de sa compĂ©tence Dray, 1999, 89.31Il y a des gens qui ont commis des actes plus ou moins graves, allant de l’insulte Ă  l’agression physique gifle, coup de poing. Il y aussi des personnes qui n’ont pas payĂ© leur titre de transport, par fraude ou par manque de moyens Maire, intervenant dans des stages de citoyennetĂ©. Les stages parentaux visent des parents en difficultĂ©, dĂ©couragĂ©s et Ă©puisĂ©s qui ont tout essayĂ© mais sans succĂšs, des parents fragiles, vulnĂ©rables qui rencontrent des difficultĂ©s Ă©ducatives, le plus souvent des femmes seules pour Ă©duquer leurs enfants Magistrat du parquet.32Le stage parental est essentiellement prononcĂ© quand les parents vont prĂ©senter des carences au niveau de la prise en charge Ă©ducative. Ça peut ĂȘtre des hypothĂšses oĂč les parents vont mal s’occuper de leurs enfants, sur un plan social, ou tout simplement matĂ©riel, social.[
] Ça correspond Ă  des publics qui sont dĂ©passĂ©s par leurs enfants, des gens qui ne sont pas naturellement violents, mais qui vivent des situations familiales compliquĂ©es. [
] On est partagĂ© entre la volontĂ© de maintenir le lien familial et la volontĂ© de choquer le parent en leur disant que ce qu’ils ont fait, c’est trĂšs grave, vous ne pouvez pas vous le permettre. On est sur des infractions qui sont toujours dĂ©licates, on est Ă  la frontiĂšre du judiciaire, du social Magistrat, chargĂ© du dĂ©veloppement des stages parentaux Ă  la DACG, ministĂšre de la Justice.33Souvent les parents viennent craintifs, dĂ©couragĂ©s et Ă©puisĂ©s car ils ont tout essayĂ© et que rien n’a fonctionnĂ© Vice-procureur chargĂ© des mineurs.34Selon une magistrate du parquet de Paris, interrogĂ©e par la revue Lien Social, ce sont des parents dont les enfants sont principalement repĂ©rĂ©s Ă  l’école primaire, soit pour des difficultĂ©s d’apprentissage, soit pour des problĂšmes de comportement. TrĂšs souvent ces familles sont confrontĂ©es Ă  d’autres difficultĂ©s chĂŽmage, dĂ©linquance, prĂ©caritĂ©, qui conduisent Ă  une perte de l’estime d’eux-mĂȘmes [37].Une prĂ©vention pĂ©nale empiĂ©tant sur le traitement social de la dĂ©linquance35Les visĂ©es Ă©ducatives et prĂ©ventives des stages supposent l’intervention des professionnels du champ sanitaire et social qui sont classiquement en contact avec les populations dĂ©viantes et dĂ©linquantes mĂ©decins, psychologues, travailleurs sociaux. Ces dispositifs induisent toutefois une dĂ©naturation de leurs missions et pratiques traditionnelles, avec en rĂ©ponse un retrait progressif des acteurs mĂ©dico-sociaux, et pour possible consĂ©quence une marginalisation croissante du champ du traitement social de la retrait progressif des acteurs traditionnels » du champ mĂ©dico- social dans la prise en charge de la population pĂ©nale36Nombreux sont ceux qui contestent l’efficacitĂ© des stages et refusent de s’inscrire dans des dispositifs qu’ils jugent contraires Ă  leurs principes, leur dĂ©ontologie et leurs pratiques. Ils rĂ©futent le postulat d’un passage Ă  l’acte qui rĂ©sulterait d’une mĂ©connaissance de la loi, des rĂšgles de vie en sociĂ©tĂ©, du danger de certains comportements. Sans minimiser la dangerositĂ© des drogues, les spĂ©cialistes de la toxicomanie dĂ©fendent des pratiques d’accompagnement plutĂŽt que des politiques prĂ©ventives normatives. Tout en reconnaissant la nĂ©cessitĂ© de dĂ©livrer des messages sur des normes et des limites de consommation, ils dĂ©noncent les programmes centrĂ©s sur la restauration de la valeur des interdits, la dissuasion de l’usage par tous moyens, au prix parfois d’une diabolisation des stupĂ©fiants, d’une approche simpliste et caricaturale, qui non seulement dĂ©crĂ©dibilise les institutions qui transmettent ces discours, mais participe Ă  une disqualification de toute information auprĂšs des jeunes. Les travailleurs sociaux, les psychologues et autres intervenants auprĂšs des familles et des mineurs en difficultĂ© s’opposent aux stages de responsabilitĂ© parentale, qu’ils perçoivent comme un instrument de pĂ©nalisation des parents, sur le fondement d’une prĂ©tendue dĂ©mission parentale qu’ils rĂ©cusent. Ils Ă©voquent des parents dĂ©munis plutĂŽt que dĂ©missionnaires, pour lesquels ces stages seraient contre-productifs. En privilĂ©giant l’encadrement au soutien, de telles sanctions culpabiliseraient les parents comme les mineurs, contribueraient Ă  accroĂźtre l’isolement de ceux qui sont le plus en difficultĂ© et seraient peu propices Ă  la restauration de l’autoritĂ© parentale El Khoury, 2005.37Les professionnels du champ mĂ©dico-social pointent Ă©galement l’impact mineur d’interventions le plus souvent limitĂ©es Ă  une ou deux journĂ©es. Un cours intensif ne pourrait suffire Ă  transformer les comportements des stagiaires en profondeur, ce qui supposerait au contraire un accompagnement Ă  moyen ou long terme [38]. Tout au plus reconnaissent-ils l’efficacitĂ© de telles mesures pour les mineurs ayant commis des actes isolĂ©s et bĂ©nins. Ces professionnels regrettent encore une vĂ©ritable confusion des genres. Ils craignent de se transformer en simples auxiliaires de justice, chargĂ©s d’effectuer pour le compte des magistrats des rappels Ă  la loi, au dĂ©triment de leurs missions classiques de soin ou d’accompagnement social. Les Centres de soins, d’accompagnement et de prĂ©vention en addictologie CSAPA/CSST refusent toute forme d’instrumentalisation du soin et des soignants. De nombreux centres ont refusĂ© de s’impliquer dans les stages stupĂ©fiants » de peur d’affaiblir le lien de confiance avec les usagers. Ils se sont Ă©galement appuyĂ©s sur l’inefficacitĂ© des soins contraints et le principe de gratuitĂ© pour refuser d’intervenir dans des stages a Ă©tĂ© sollicitĂ© par le parquet, nous n’avons pas souhaitĂ© ĂȘtre porteur dans la mesure oĂč le stage est considĂ©rĂ© comme une sanction et peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une rĂ©cidive dans le parcours d’un jeune. Pour nous, structure de soin, ce n’est pas conciliable avec un lieu d’écoute oĂč il doit y avoir une autonomisation de la dĂ©marche Directeur, CSST.39Si on se met Ă  porter les stages, les stagiaires nous rĂ©munĂšrent directement, donc c’est un peu comme s’ils payaient une amende Ă  un centre de soins. Or, cela nous posait un peu problĂšme alors qu’on est un centre de soins anonyme et gratuit Directeur, CSST.40Le collectif aussi nous paraĂźt compliquĂ©, avec le risque en toxicomanie de recrĂ©er Ă  nouveau des rĂ©seaux. [
] Contrairement au public alcoolique, le public toxicomane a du mal Ă  vivre du collectif. Ils sont rĂ©ticents au groupe, ce sont des gens qui sont plus sur le travail individuel Directeur, CSST.41Je me suis positionnĂ© en disant qu’il n’était pas question que l’association mette en place les stages tels que la MILDT voulait les imposer, Ă  savoir comme une rĂ©ponse plutĂŽt de type rĂ©pressif que prĂ©ventif, plutĂŽt du cĂŽtĂ© rappel Ă  la loi que du cĂŽtĂ© incitation Ă  se prendre en charge Directeur d’une association de prĂ©vention des addictions.42Le stage de responsabilitĂ© parentale Ă©tant de loin le plus contestĂ©, y compris par certains magistrats du parquet [39], les professionnels de l’enfance et de nombreuses associations socio-judiciaires refusent de s’y investir. Comme leurs homologues belges, dont les stages parentaux » ont influencĂ© la formule française De Fraene, 2008, ils justifient cette opposition en Ă©voquant leurs principes Ă©thiques, leur refus de substituer des dispositifs de contrĂŽle social aux pratiques d’accompagnement des familles, la dĂ©fense d’une philosophie Ă©mancipatrice respectueuse des mineurs et de leurs avions Ă©tĂ© sollicitĂ©s en 2007 mais nous avons refusĂ© compte tenu notamment du manque de prĂ©cisions sur le contenu, comme pour les stages de citoyennetĂ©. Les gens sont dans un grand dĂ©sarroi, en grande difficultĂ©, et ne se dĂ©sintĂ©ressent pas volontairement de leurs enfants. Il faut prendre en compte l’ensemble des Ă©lĂ©ments du faisceau qui sont Ă©conomiques, psychologiques, culturels. [
] Je suis complĂštement persuadĂ©e qu’il vaudrait mieux mettre un accompagnement social du type AMO judiciaire ou de type AED si elle est bien faite auprĂšs d’une famille plutĂŽt que de les emmerder avec un stage qui ne sert Ă  rien. Donc, en plus j’ai des convictions personnelles qui me mettent en Ă©vidence qu’en tant que travailleur social, c’est comme pisser dans un violon. Ce n’est pas parce qu’on va leur faire rencontrer un pompier qu’ils ne vont pas lui cracher Ă  la gueule aprĂšs. Enfin, bon
Directrice du service pĂ©nal d’une association socio-judiciaire.44Ces rĂ©serves ne sont pas systĂ©matiques. Certains centres de soins CSST, CSAPA ont acceptĂ© de participer aux stages stupĂ©fiants ». Selon la DACG, les associations de lutte contre la toxicomanie interviennent mĂȘme dans 57,9 % des dispositifs existants. Leurs responsables, plus que leurs personnels, mentionnent l’intĂ©rĂȘt de rencontrer des usagersa priori non demandeurs, d’engager une premiĂšre sensibilisation alors qu’ils ne sont pas encore entrĂ©s dans un processus de question s’est posĂ©e de la validitĂ© de cette intervention de nous soignants dans un cadre pĂ©nal tel que celui-lĂ . [
] Cela a Ă©tĂ© long et difficile mais trĂšs intĂ©ressant de part et d’autre, de rencontrer l’aspect pĂ©nal. [
] Pour pouvoir les soigner au mieux, plus on les frĂ©quente, plus on les voit vivre, plus on les entend, mieux on les soigne parce que mieux on peut rĂ©pondre. [
] Notre intĂ©rĂȘt ici c’est de pouvoir essayer d’amener les gens Ă  ce qu’ils viennent consulter, voilĂ  notre objectif. Ce n’est pas un objectif pĂ©nal, c’est un objectif de soin ou en tout cas de prise de conscience. Au-delĂ  d’une question d’éthique soignante de faire ceci avec le pĂ©nal, c’est plutĂŽt un objectif de prĂ©vention et de soin Cadre de santĂ© dans un service d’addictologie d’un CHU, intervenante stage stupĂ©fiants ».46Il y a beaucoup de gens pour qui il faudrait attendre des annĂ©es avant qu’ils n’aient envie, donc ce n’est pas plus mal que de temps en temps ils soient obligĂ©s de rencontrer quelqu’un. Cela dĂ©pend aussi de ce que l’on fait de la rencontre sous contrainte. Si on s’en sert pour permettre Ă  quelqu’un de dire les difficultĂ©s qui sont les siennes, je trouve que c’est intĂ©ressant Directeur d’une association de prĂ©vention des addictions.47Ils insistent sur leurs prĂ©cautions pour dĂ©samorcer tout risque d’instrumentalisation judiciaire et Ă©viter des pratiques contraires Ă  leurs valeurs et Ă  leurs missions. Ils prĂ©cisent les marges de manƓuvre dont ils disposent quant au contenu des stages, ce qui leur permettrait de composer avec cette mesure, de l’investir dans le respect de leur Ă©thique professionnelle. De façon Ă  attĂ©nuer les liens avec l’institution judiciaire, ces structures refusent gĂ©nĂ©ralement la qualitĂ© de maĂźtre d’Ɠuvre, n’interviennent que ponctuellement et excluent tout paiement direct par les stagiaires. Elles n’informent pas les magistrats sur la situation personnelle des participants et sur l’engagement Ă©ventuel de on y participe ? Parce qu’on se dit que finalement, plutĂŽt qu’il y ait quelqu’un d’autre qui ne fasse que la prĂ©sentation des produits, ce qu’on trouve dangereux, autant essayer de faire quelque chose qui soit Ă  peu prĂšs utile de notre point de vue. Nous n’intervenons pas bĂ©nĂ©volement, nous sommes rĂ©munĂ©rĂ©s, on a une prestation de service. Mais pour le stagiaire ce n’est pas [
] qui porte le stage, on intervient comme prestataire de service. En effet, dans la discussion aprĂšs c’est compliquĂ© parce que si on est porteur du projet, il y a forcĂ©ment des liens qui se font avec la justice, donc les personnes vont ĂȘtre un peu plus rĂ©ticentes. Tandis que lĂ  d’emblĂ©e, les intervenants annoncent qu’ils sont prestataires de service et que tout ce que les stagiaires pourront dire ici ne sortira pas, cela reste entre nous. On fait juste un compte rendu mais un bilan global de la sĂ©ance, pas sur les individus. Donc cela aussi permet de libĂ©rer la parole Directeur CSST.49Pour nous se posait la question de savoir est ce qu’on va lĂ -dessus ou pas, parce qu’on ne savait pas trop oĂč on allait dans ce dispositif. Et en fait, moi ce qui m’a mobilisĂ©e, et j’ai mobilisĂ© le CA de chez nous en disant que si c’est un service d’audit, ou un organisme X ou Y, quel message va-t-il faire passer ? DerriĂšre, il y a quand mĂȘme les choses, bon, on est une association, on dĂ©fend des valeurs, on croit en l’ĂȘtre humain,on n’est pas lĂ  uniquement pour balancer les informations, voilĂ , il y a un contexte autre Directrice du service pĂ©nal d’une association socio-judiciaire organisant des stages stupĂ©fiants ».50À demi-mot, lors de discussions informelles, plusieurs intervenants reconnaissent nĂ©anmoins que la situation financiĂšre de leurs Ă©tablissements n’est pas Ă©trangĂšre au choix d’intervenir dans ce cadre judiciaire. Dans un contexte de rarĂ©faction et de diminution des subventions publiques, l’ensemble des associations et des centres de soins n’est pas en mesure de rĂ©sister Ă  l’appĂąt financier De Fraene, 2008 gĂ©nĂ©rĂ© par ces nouveaux dispositifs, qui apparaissent comme un moyen de stabiliser leurs ressources Ă  dĂ©faut de les accroĂźtre. Les intervenants sont parfois contraints par leur du stage stupĂ©fiants » observĂ©, la psychiatre du service addictologie du CHU n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  entamer son intervention en indiquant aux stagiaires je ne suis pas spĂ©cialement volontaire pour venir ici. Vous ĂȘtes contraints d’ĂȘtre lĂ . Ça nous fait un point commun. Moi c’est mon chef de service qui me l’impose. La contrepartie financiĂšre de leur implication devant ĂȘtre prochainement versĂ©e au CHU et non plus spĂ©cifiquement au service addictologie, son responsable a d’ailleurs fait savoir qu’il comptait se retirer du ce double contexte de restriction budgĂ©taire et de retrait des acteurs traditionnels » du champ sanitaire et social, les structures qui acceptent ces nouvelles missions sont bien souvent des associations socio-judiciaires, qui consacrent une large part de leur activitĂ©, sinon la totalitĂ©, Ă  l’exĂ©cution des mesures pĂ©nales contrĂŽle judiciaire, enquĂȘtes sociales, aides aux victimes, alternatives aux poursuites. Certaines dĂ©veloppent sur le terrain une vĂ©ritable approche Ă©ducative, des prises en charge adaptĂ©es et individualisĂ©es, avec le soin de conserver leur indĂ©pendance vis-Ă -vis des parquets. Plusieurs facteurs assurent leur autonomie un haut degrĂ© de technicitĂ©, une indĂ©pendance statutaire, financiĂšre ou sociale, l’absence d’associations concurrentes » Faget, 1997b.53L’association socio-judiciaire organisant le stage stupĂ©fiants » observĂ© dispose ainsi de marges de manƓuvre importantes. Celle-ci assume depuis les annĂ©es 1960 de multiples tĂąches pour le compte de l’institution judiciaire actions Ă©ducatives en milieu ouvert, enquĂȘtes sociales, foyer Ă©ducatif, contrĂŽle judiciaire, etc. Sous la responsabilitĂ© d’une personne issue du travail social, qui bĂ©nĂ©ficie d’un haut degrĂ© de technicitĂ© et d’une Ă©coute attentive des magistrats, le service pĂ©nal de l’association s’est engagĂ© dĂšs 1995 dans les mesures de troisiĂšme voie. Du fait de son implication dans l’association Citoyens et Justice, elle profite par ailleurs d’une forte reconnaissance et visibilitĂ© au niveau national, ainsi que d’une indĂ©pendance financiĂšre garantie par des sources de financement multiples. Cette situation lui assure une autonomie importante dans l’exĂ©cution des alternatives aux poursuites et des stages. AprĂšs rĂ©ception d’un dossier de rappel Ă  la loi pour usage de stupĂ©fiants, un professionnel de l’association rencontre l’usager pour dĂ©terminer son profil, les produits consommĂ©s, la frĂ©quence de la consommation, sa situation familiale et socio-professionnelle, ses ressources financiĂšres. Il lui appartient alors de choisir entre un rappel Ă  la loi sec »,un classement avec orientation sanitaire ou un stage. La directrice du service pĂ©nal insiste toutefois sur la position singuliĂšre de l’association C’est spĂ©cifique Ă  [
], parce qu’on a la chance d’avoir un parquet qui nous donne cette capacitĂ©-lĂ , d’analyse, alors qu’ailleurs c’est le parquet qui impose. [
] Donc voilĂ , faut bien le spĂ©cifier, donc faut pas non plus en faire un truc gĂ©nĂ©ral parce qu’on est pratiquement les seuls sur le plan les structures ne sont effectivement pas en mesure de se dĂ©marquer de simples prestataires de services, d’autant que les subventions structurelles et globales s’amenuisent au profit de financements sur projet, ce qui place les associations en situation de concurrence BonafĂ©-Schmitt, 1998. Pour ne pas perdre des ressources ou au contraire les amplifier, certaines sont tentĂ©es de retenir, sans les discuter, les exigences et les prioritĂ©s des magistrats du parquet. S’ajoutent les dĂ©rives liĂ©es au financement Ă  l’acte, susceptibles d’encourager ou de contraindre les professionnels Ă  multiplier les mesures, Ă  accepter des affaires sans discernement. En simples exĂ©cutants du parquet, ils ne discutent jamais de l’opportunitĂ© de telle ou telle mesure, des contentieux Ă  privilĂ©gier, de la nature et des objectifs de leur intervention. Cette docilitĂ© » s’explique encore par un processus de colonisation culturelle Faget, 1997a, 161, liĂ© au recrutement plus frĂ©quent d’anciens magistrats, avocats, commissaires ou prĂ©fets de police, plus sensibles Ă  la logique judiciaire et pĂ©nale, et donc aux injonctions de l’institution judiciaire. À l’image des professionnels impliquĂ©s dans les stages parentaux belges, les intervenants associatifs français rationalisent et lĂ©gitiment leur implication en refoulant la dynamique normative et infantilisante au fondement de la dĂ©marche, en se dĂ©tournant, dans le discours, de la formule de transmission magistrale de leçons, d’informations, au profit de stages prenant la forme d’une clinique psychosociale, sorte de contrĂŽle social plus doux De Fraene, 2008, 62.Vers une disqualification du traitement social de la dĂ©linquance ?55Alors qu’il ne s’agit pas rĂ©ellement de faire diversion par rapport au systĂšme judiciaire classique, mais d’accroĂźtre ses performances, les rhĂ©toriques de justification des stages contribuent Ă  lĂ©gitimer la dynamique de systĂ©matisation des rĂ©ponses pĂ©nales, qui s’affichent sous une forme plus douce, plus humaine, plus proche des justiciables Mincke, 2000. Cette nouvelle articulation et/ou confusion des registres de l’éducatif et de la rĂ©pression renforce la perversitĂ© d’un processus qui, en mĂȘme temps qu’il euphĂ©mise l’intervention pĂ©nale [
] renforce son emprise Faget, 1997b, 74. En multipliant les occasions de rĂ©pression des infractions mineures, ce processus conduit Ă  dĂ©tourner les problĂ©matiques en question de toute forme de traitement non punitif, alors que la plupart trouvent leur source dans des facteurs sociaux, psychologiques et/ou sanitaires. D’un point de vue normatif, la loi du 5 mars 2007, dite de prĂ©vention de la dĂ©linquance », illustre parfaitement cette dĂ©rive, le traitement de l’usage de stupĂ©fiants Ă©tant rĂ©duit Ă  sa seule dimension pĂ©nale crĂ©ation des stages, aggravation des peines et l’action auprĂšs des familles en difficultĂ© Ă  l’encadrement, au contrĂŽle et au rappel Ă  l’ordre des parents contrat de responsabilitĂ© parentale, conseils des droits et devoirs des familles, stages, etc.. Alors qu’elles dĂ©rivaient initialement du champ social et Ă©ducatif, les rĂ©fĂ©rences mobilisĂ©es pour penser l’action publique prĂ©ventive s’appuient Ă  prĂ©sent sur les normes et les principes d’action vĂ©hiculĂ©sau sein du champ rĂ©pressif. Restreints Ă  la question des stages, nos constats ne sont d’ailleurs pas sans rappeler les mutations qui affectent le champ de la prĂ©vention sociale restriction des budgets au profit de la prĂ©vention situationnelle, secret partagĂ© », dĂ©pistage prĂ©coce et encadrement renforcĂ© des mineurs et familles en difficultĂ©, etc., ou encore les travailleurs sociaux des SPIP et de la PJJ dans le champ post-sententiel, perçus dĂ©sormais comme de simples agents de contrĂŽle Gautron, 2006.56À terme, le risque n’est-il pas de voir la sociĂ©tĂ© civile compter chaque jour davantage sur la pĂ©nalisation des populations problĂ©matiques ou indĂ©sirables pour rĂ©gler des dĂ©viances ou des conflits qu’elle aurait pourtant la capacitĂ© de rĂ©gler en son sein ? Ces nouvelles sanctions pourraient contrecarrer les efforts destinĂ©s Ă  revivifier les prises en charges sociĂ©tales. AppuyĂ©es sur les ressources judiciaires pour exister, elles Ă©vitent aux citoyens et aux acteurs sociaux de s’interroger sur la maniĂšre de rĂ©pondre par eux-mĂȘmes, en amont de la commission des infractions, aux questions posĂ©es par la difficultĂ© du vivre ensemble ». Comme l’indique J. Faget, la pĂ©nalisation sociale est davantage le fruit d’une intĂ©gration par capillaritĂ© des logiques pĂ©nales, d’une colonisation des esprits que la rĂ©sultante d’un passage en force 1997a, 192. Le consensus sur la nĂ©cessitĂ© de rĂ©primer les petites et moyennes infractions, fĂ»t-ce par une justice soft, alimente un processus qui conduit Ă  faire de la fonction de justice un Ă©lĂ©ment de rĂ©gulation macro-sociale Commaille, 2000, 37. L’approche pĂ©nale supplantant l’approche sociĂ©tale traditionnelle, la sociĂ©tĂ© civile, les administrations non rĂ©galiennes et les institutions parapubliques sont tentĂ©es de se dĂ©charger du traitement des comportements dĂ©viants sur les institutions policiĂšres et judiciaires. Cette externalisation leur permet de ne pas aborder de front la question de leur Ă©ventuelle responsabilitĂ© dans la production des dĂ©sordres et de ne pas remettre en cause leurs dysfonctionnements internes. Le dĂ©veloppement des rĂ©ponses pĂ©nales alternatives pour les infractions mineures incite les services de sĂ©curitĂ© des grands magasins, les bailleurs, les transporteurs, les municipalitĂ©s ou encore l’Éducation nationale Ă  porter plainte plus systĂ©matiquement. SĂ»res qu’une rĂ©ponse pĂ©nale sera donnĂ©e rappel Ă  la loi, composition pĂ©nale, etc., ces organisations sont tentĂ©es de dĂ©porter la gestion des illĂ©galismes vers les services rĂ©pressifs. PlutĂŽt que de rĂ©gler certaines difficultĂ©s en interne, de remettre en cause leur fonctionnement et de s’interroger sur leurs responsabilitĂ©s respectives, elles se dĂ©chargent » des problĂšmes en les judiciarisant ou en les policiarisantMilburn, Mouhanna, Perrocheau, 2005, 139.Conclusion57En dĂ©finitive, notre approche empirique dĂ©voile des stages qui pourraient constituer de vĂ©ritables innovations pĂ©nales, si leur dimension pĂ©dagogique n’était pas parasitĂ©e par les objectifs rĂ©pressifs et managĂ©riaux de gestion des flux, d’accĂ©lĂ©ration et de systĂ©matisation de la rĂ©ponse pĂ©nale. Leur fondement n’est certes pas exclusivement rĂ©tributif. Sans toujours y parvenir, les professionnels qui acceptent de les organiser et/ou d’y intervenir tentent mĂȘme d’amoindrir cette composante punitive, privilĂ©giant l’ouverture d’un espace de dialogue plutĂŽt qu’un discours moralisateur et infantilisant. MalgrĂ© la diversitĂ© des configurations locales, et l’effet de lĂ©gitimation induits par les registres de l’éducatif et de la prĂ©vention, ces sanctions sont toutefois perçues et utilisĂ©es par les magistratscomme un rappel Ă  la loi enrichi », comme un simple ajout punitif permettant d’amĂ©liorer le taux de rĂ©ponse pĂ©nale, gĂ©nĂ©rant de la sorte non pas une adaptation qualitative des rĂ©ponses pĂ©nales, mais une extension du filet pĂ©nal Ă  des comportements dĂ©viants qui relevaient antĂ©rieurement de rĂ©gulations prĂ©ventives et sociĂ©tales. Avec cette obsession gestionnaire, La question du comment punir », celle de la gestion des stocks et des flux Ă  l’intĂ©rieur de l’appareil de la justice pĂ©nale a largement pris le dessus sur la question du pourquoi punir », renvoyant Ă  l’arriĂšre-scĂšne une rĂ©flexion pourtant essentielle sur le sens, la place ou le rĂŽle de l’intervention pĂ©nale comme mode de rĂ©action sociale parmi d’autres Cartuyvels, Ost, 1998, 71. Notes [1] Le stage de sensibilisation Ă  la sĂ©curitĂ© routiĂšre, qui permet depuis longtemps aux conducteurs de rĂ©cupĂ©rer des points sur leur permis, a Ă©tĂ© expĂ©rimentĂ© dans un cadre pĂ©nal Ă  Dieppe en 2001, le stage de citoyennetĂ© dans les Yvelines en 1999 sous le nom de dialogue-citoyen, le stage de sensibilisation aux dangers des produits stupĂ©fiants Ă  Marseille sous le nom de journĂ©es de sensibilisation, le stage de responsabilitĂ© parentale Ă  Colmar en 1999 puis Ă  Toulon en 2002. [2] Loi no 2003-495 du 12 juin 2003. [3] Loi no 2007-297 du 5 mars 2007. [4] Loi no 2004-204 du 9 mars 2004. [5] Loi no 2007-297 du 5 mars 2007. [6] Loi n° 2002-1138 du 9 septembre 2002. [7] L’évaluation de l’administration de la justice pĂ©nale l’exemple des nouveaux modes de traitement des dĂ©litsEVAJP dir. Jean DANET, recherche subventionnĂ©e par l’Agence Nationale de la Recherche, Laboratoire Droit et changement social, UniversitĂ© de Nantes, 2008-2012. [8] Dans les juridictions de l’ouest visĂ©es par la recherche EVAJP prĂ©citĂ©e, des entretiens ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s par V. Gautron au sujet des stages stupĂ©fiants ». Ces cinq juridictions appartiennent Ă  trois cours d’appel diffĂ©rentes. Deux juridictions se situent en milieu rural et traitent chaque annĂ©e un volume d’affaires pĂ©nales peu Ă©levĂ© entre 15000 et 20000 affaires. Deux se situent dans des agglomĂ©rations de taille moyenne et traitent annuellement entre 30000 et 45000 affaires. La juridiction la plus importante se trouve dans une agglomĂ©ration de plus de 500000 habitants et traite plus de 60000 affaires par an. V. Gautron a par ailleurs assistĂ© Ă  l’un de ces stages, Ă  une journĂ©e d’évaluation organisĂ©e par la MILDT et la Direction des affaires criminelles et des grĂąces DACG en novembre 2009, ainsi qu’à des journĂ©es de rĂ©flexion organisĂ©es par l’Association Nationale des Intervenants en Toxicomanie ANITEA au niveau rĂ©gional. Concernant l’ensemble des stages, elle a bĂ©nĂ©ficiĂ© de l’appui d’une Ă©tudiante du Master II Droit pĂ©nal de l’UniversitĂ© de Nantes, Pauline Raphalen, qui a rĂ©alisĂ© de nombreux entretiens dans le cadre de la prĂ©paration de son mĂ©moire Les stages une nouvelle forme de pĂ©nalitĂ© ? dir. Virginie Gautron, UniversitĂ© de Nantes, 2010. [9] Art. du code de la route. [10] Art. R. 131-35 du code pĂ©nal. [11] Circulaire du 16 mars 2004 relative Ă  la politique pĂ©nale en matiĂšre de rĂ©ponses alternatives aux poursuites et de recours aux dĂ©lĂ©guĂ©s du procureur, NOR JUSD0430045C, Bulletin Officiel du ministĂšre de la Justice ci-aprĂšsBOMJ, no 93, 2004. [12] Circulaire du 28 septembre 2004 relative Ă  la mise en Ɠuvre de la sanction Ă©ducative de stage de formation civique, NOR JUSF0450113C, BOMJ, no 95, 2004 ; DĂ©cret no 2004-31 du 5 janvier 2004 relatif Ă  la sanction Ă©ducative de stage de formation civique, Journal Officiel no 8 du 10 janvier 2004. [13] Circulaire du 13 dĂ©cembre 2002 relative Ă  la politique pĂ©nale en matiĂšre de dĂ©linquance des mineurs, NOR JUSD0230200C, BOMJ, no 88, 2002. [14] Art. du code pĂ©nal. [15] Mission InterministĂ©rielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, ministĂšre de la Justice, 2008. [16] Note de la Direction de la protection judiciaire de la jeunesse du 4 fĂ©vrier 2005, citĂ©e in El Khoury 2005, 108. [17] Circulaire du 28 septembre 2004. [18] Circulaire du 25 mai 2001 relative aux orientations gĂ©nĂ©rales de politique pĂ©nale tendant Ă  renforcer la lutte contre la sĂ©curitĂ© routiĂšre, NOR JUSD0130073C, BOMJ, 82, 2001. [19] Circulaire du 8 avril 2005 relative Ă  la lutte contre la toxicomanie et les dĂ©pendances, DACG, NOR JUSD0S30061C. [20] Circulaire 2008-11 G4 du 9 mai 2008 relative Ă  la lutte contre la toxicomanie et les dĂ©pendances, DACG, NOR JUSD0811637C, BOMJ, 2008-03. [21] Entre autres exemples, 30 % des 7000 stages stupĂ©fiants » prononcĂ©s n’auraient pas Ă©tĂ© mis en Ɠuvre, le plus souvent faute d’association prestataire Obradovic, 2010. [22] Mission interministĂ©rielle d’évaluation de la mise en Ɠuvre de la loi du 5 mars 2007 relative Ă  la prĂ©vention de la dĂ©linquance, Rapport final, IGSJ, IAG, IGAS IGEN, 2010, 28sqq. non publiĂ©. [23] Annuaire statistique de la justice, Ă©d. 2009-2010, 243. [24] DonnĂ©es fournies par l’Administration pĂ©nitentiaire. [25] DonnĂ©es fournies par le ministĂšre de la Justice. [26] Sur les 31 peines de stages prononcĂ©es Ă  titre principal ou complĂ©mentaire, 17 visaient des violences lĂ©gĂšres sans incapacitĂ© ou ITT infĂ©rieure Ă  8 jours. [27] MalgrĂ© cette apprĂ©ciation des magistrats, ils semblent en pratique viser des dĂ©lits trĂšs variĂ©s. Sur les 8 stages de citoyennetĂ© de notre Ă©chantillon, les infractions Ă©taient les suivantes usage de stupĂ©fiant, menace et chantage, vol simple, atteinte Ă  l’intĂ©gritĂ© de l’État, outrage et rĂ©bellion, mauvais traitements sur animaux, appel tĂ©lĂ©phonique anonyme, conduite en Ă©tat alcoolique. [28] Loi no 2010-1192 du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public, Journal Officielno 237 du 12 octobre 2010. [29] Circulaire du 11 mars 2011 relative Ă  la prĂ©sentation des dispositions relatives Ă  la contravention de dissimulation du visage dans l’espace public, NOR JUSD1107187C, BOMJ no 2011-03 du 31 mars 2011. [30] La liste des intervenants est fixĂ©e aux articles R131-38, R131-47 et R131-49 du code pĂ©nal, R223-7 du code de la route, aux articles 4 et 5 du DĂ©cret no 2004-31 du 5 janvier 2004 pris pour l’application de l’article 15-1 de l’ordonnance no 45-174 du 2 fĂ©vrier 1945 et relatif Ă  la sanction Ă©ducative de stage de formation civique. [31] DonnĂ©es prĂ©sentĂ©es lors de la journĂ©e d’évaluation organisĂ©e par la MILDT et la Direction des affaires criminelles et des grĂąces DACG en novembre 2009. [32] Si les textes prĂ©voient un maximum de 450 €, la plupart des stages ont un coĂ»t compris entre 200 et 250 €, parfois moindre. [33] Soit 45 personnes concernĂ©es, comparĂ©es Ă  160 personnes sanctionnĂ©es par une ou plusieurs mesures autres. [34] Dans le cadre des compositions pĂ©nales, la moyenne est de 0,13 condamnation mentionnĂ©e au casier judiciaire pour les stagiaires, contre 0,35 pour l’ensemble de la population pĂ©nale concernĂ©e et 0,39 pour ceux sanctionnĂ©s par une autre mesure qu’un stage. [35] Entre autres exemples, 52,7 % des tribunaux correctionnels ne prononcaient pas de stages stupĂ©fiants » Ă  la fin de l’annĂ©e 2009. [36] Art. 434-41 du code pĂ©nal. [37] Lien social, 16 dĂ©cembre 2010, 998, 15. [38] Dans un rĂ©cent rapport, Ruetsch a d’ailleurs prĂ©conisĂ© de renforcer le contenu Ă©ducatif des stages parentaux, sous une forme individuelle et non collective, avec un accompagnement Ă©ducatif trĂšs intense. [
] L’efficacitĂ© et la pertinence des formes collectives de stage limitĂ©es Ă  un rappel Ă  la loi semblent en effet relativement faiblesRuetsch, 2010, 89. [39] Lors d’un colloque, François Sottet, premier substitut, responsable de la section des mineurs du parquet de Paris a notamment Ă©voquĂ© sa perplexitĂ© face Ă  des stages qui relĂšvent d’une dĂ©marche relativement infantilisante et stigmatisante pour les parents, et ce quelle que soit la maniĂšre de prĂ©senter les choses pour que cela n’apparaisse pas. Actes du colloque La responsabilisation des parents, une rĂ©ponse Ă  la dĂ©linquance des mineurs ? Perspectives internationales, Centre d’analyse stratĂ©gique, 21 janvier 2008. Entre rĂ©pression et prĂ©vention une pĂ©dagogie de responsabilisationUne forme de pĂ©nalitĂ© aux finalitĂ©s multiplesUne adaptation qualitative de la rĂ©ponse pĂ©naleUne nouvelle graduation de la rĂ©ponse pĂ©nale pour les infractions de faible gravitĂ©Une rĂ©ponse prompte et systĂ©matique aux infractions mal » traitĂ©esDes pratiques diversifiĂ©esDes variations quant aux publics-ciblesDes variations quant aux opĂ©rateurs mobilisĂ©sDes variations quant au dĂ©roulement des stagesDes sanctions ambivalentesLa prééminence des objectifs de gestion des flux et de systĂ©matisation de la rĂ©ponse pĂ©naleUne approche qualitative entravĂ©e par les pratiques de traitement en temps rĂ©elLes risques d’aggravation des sanctions et d’extension du filet pĂ©nalUne prĂ©vention pĂ©nale empiĂ©tant sur le traitement social de la dĂ©linquanceUn retrait progressif des acteurs traditionnels » du champ mĂ©dico- social dans la prise en charge de la population pĂ©naleVers une disqualification du traitement social de la dĂ©linquance ?ConclusionBibliographieANCEL M., 1966, La dĂ©fense sociale nouvelle, Paris, Cujas, 2e B., MOUHANNA C., 2007, Une justice dans l’urgence. 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RĂ©sumĂ©Le lĂ©gislateur a consacrĂ© depuis 2003 un nouveau type de sanction pĂ©nale, sous la forme de « stages », dont l'objectif est d’articuler Ă©ducation, prĂ©vention et sanction. Ces innovations pĂ©nales sont prĂ©sentĂ©es comme un moyen d’adapter qualitativement les sanctions aux infractions de petite et moyenne gravitĂ©.

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