AbeBookscom: Que nul n'entre ici s'il n'est géomÚtre : Recueil d'études en droit pénal de Bernard Durand: Gut/Very good: Buch bzw. Schutzumschlag mit wenigen Gebrauchsspuren an Einband, Schutzumschlag oder Seiten. / Describes a book or dust jacket that does show some signs of wear on either the binding, dust jacket or pages.
31 janvier 2021 7 31 /01 /janvier /2021 1553 Le 31 janvier 2009 Ă  23 h 11 nous lancions le blog avec un premier article intitulĂ©, excusez-nous du peu Que nul n'entre ici... reprenant ainsi, en la faisant notre, la cĂ©lĂšbre formule attribuĂ©e Ă  Platon, Que nul n'entre ici s'il n'est gĂ©omĂštre. Nous ne doutions de rien ! 840 articles, 63 documents et onze ans plus tard, 348 287 lecteurs ont consultĂ© 604 899 pages et le blog du Rite Français est toujours vivant avec un lectorat quotidien en constante augmentation. Nous devrions atteindre les 300 lecteurs diffĂ©rents par jour cette annĂ©e. 257 fidĂšles lecteurs sont abonnĂ©s* et avertis Ă  chaque parution d'un nouvel article. RĂ©guliĂšrement des articles du blog sont "repostĂ©s" par d'autres sites maçonniques. Le blog nous vaut un abondant courrier venant d'horizons maçonniques trĂšs variĂ©s — GLUA, GLNF, GODF, GLF, GLCS, GLFF, DH, GLRF — et de quelques autres dont nous ignorions l'existence ! Le blog est sans frontiĂšre, lu sous toutes les latitudes GuinĂ©e, SĂ©nĂ©gal, CĂŽte d'Ivoire, Ile de la RĂ©union, Ile Maurice, Canada, Guadeloupe, Saint-Martin, Belgique, Italie, Espagne, Royaume Uni, Pologne, Suisse, RĂ©publique TchĂšque etc. Une mention particuliĂšre pour les FF. de la Erasmus Roterodamus Ă  l'Orient d'Ustron en Pologne qui nous suivent et nous ont offert cette porcelaine maçonnique Ă  l'occasion du dixiĂšme anniversaire de leur Loge. Nous recevons rĂ©guliĂšrement leur newsletter... heureusement les traducteurs automatiques fonctionnent car nos connaissances de la langue polonaise sont Ă  tout le moins rudimentaires. Quelques profanes fĂ©rus de symbolique ou qui s'interrogent avant de se dĂ©cider Ă  frapper Ă  la porte d'un Temple nous visitent rĂ©guliĂšrement. Nous en avons parrainĂ©s plusieurs et Ă©tabli des liens fraternels. Merci Ă  tous de votre fidĂ©litĂ© et de votre chaleureuse fraternitĂ© qui nous est prĂ©cieuse. Vivat, vivat, semper vivat. Votre serviteur RF BB ex tvfbb, webmaster *L'abonnement est bien sĂ»r gratuit. En donnant votre adresse mail vous serez averti Ă  chaque nouvelle parution sur le blog NB vos commentaires sont toujours les bienvenus. Merci de nous les communiquer exclusivement par mail Ă  l'adresse habituelle tvfbb[x] en remplaçant bien sĂ»r les crochets et le x par l'arobase bien connu Nous mettons la derniĂšre main Ă  l'article intitulĂ© RĂ©cit d'un voyage initiatique » qui devrait paraĂźtre demain avant le coucher du soleil. Trois Pas en Loge Bleue Fondamentaux du Rite Français Dans ce premier tome consacrĂ© Ă  la pratique du Rite Français l'auteur* s'est attachĂ© Ă  mettre Ă  la disposition des jeunes maçons et des moins jeunes, l'ensemble des usages et des fondamentaux indispensables pour trouver sa place en Loge et vivre pleinement chaque Tenue. Les Officiers y trouveront une description prĂ©cise de chaque office et des conseils pour rendre la Loge "juste et parfaite". Format 230 x 150 mm ; pages Prix public 22 euros Rite Français Sens et Symbolique Partant du principe qu'il faut comprendre ce que l'on fait pour bien le faire, l'auteur* nous prĂ©sente dans ce deuxiĂšme tome, les outils nĂ©cessaires Ă  la comprĂ©hension du Rite et Ă  l'utilisation des symboles. AprĂšs avoir donnĂ© les clefs pour saisir le sens profond des diffĂ©rents temps d'une Tenue au grade d'apprenti, il aborde ensuite la symbolique maçonnique et en particulier celle de la lumiĂšre propre au Rite français, en Ă©tudiant les liens qui nous rattachent aux bĂątisseurs de cathĂ©drales. Il apporte d'autre part un Ă©clairage symbolique sur le Tableau de Loge et les Ă©lĂ©ments figurĂ©s qui le composent. Une approche symbolique intĂ©ressante du Rite français. Ce livre a reçu le Prix Blaise Pascal Arverna Masonnica, 2019 Format 230 x 150 mm ; 232 pages ; Prix public 22 euros L'auteur* entrĂ© en maçonnerie il y a plus de trente ans, le RF Bernard B. s'est passionnĂ© pour le Rite français. VĂ©nĂ©rable Ă  plusieurs reprises, il est aujourd'hui PrĂ©cepteur provincial de ce Rite et se consacre Ă  apporter son aide Ă  l'instruction des jeunes FrĂšres. Commande soit directement auprĂšs de l'auteur par mail Ă  l'adresse ou en cliquant ICI pour le tome I et LA pour le tome II ​ RF BB Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine - dans Vie du blog-notes
saliou2009 (@saliou_480) sur TikTok | 28 j'aime. 60 fans. que nul n'entre ici s'il n'est gĂ©omĂštre. TikTok. TĂ©lĂ©verser . Connexion. Pour toi. Abonnements. LIVE. Connecte-toi pour suivre des crĂ©ateurs, aimer des vidĂ©os et voir les commentaires. Connexion. Sujets populaires . ComĂ©die Gaming Cuisine Danse BeautĂ© Animaux Sport. Comptes suggĂ©rĂ©s. À propos TikTok
4 Que nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre que signifie cette cĂ©lĂšbre phrase de Platon ? Comment l’interprĂ©ter ? Tentative d’explication. Que nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre » est la cĂ©lĂšbre inscription que Platon aurait fait graver Ă  l’entrĂ©e de l’AcadĂ©mie, son Ă©cole d’AthĂšnes. Platon 428-348 av. J-C est un idĂ©aliste. Dans l’AllĂ©gorie de la caverne, il invite chacun Ă  faire la diffĂ©rence entre le monde du sensible tout ce qui est perceptible par les sens, source d’erreur et d’illusion,et le monde des idĂ©es pures rĂ©gi par la raison, c’est le monde du vrai, du beau, du bien et du juste. Or, on peut assimiler le monde des idĂ©es pures et raisonnables Ă  la gĂ©omĂ©trie. En effet, raison est synonyme de construction logique, mathĂ©matique, dĂ©montrable, Ă  l’image des thĂ©orĂšmes de gĂ©omĂ©trie. Que nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre » constitue donc un rappel Ă  l’ordre Platon n’accepte dans son Ă©cole que ceux qui font preuve de discernement, c’est-Ă -dire ceux qui savent manier les objets de la pensĂ©e sans passion, sans affect, sans prĂ©jugĂ©. Entrons plus en dĂ©tails dans la signification de cette cĂ©lĂšbre phrase de Platon. Lire aussi nos articles sur la gĂ©omĂ©trie et sur le mĂ©canisme de nos perceptions. A l’origine, la gĂ©omĂ©trie du grec geĂŽmetrĂȘs mesure de la terre est la science de la mesure des terrains. Le terme peut aujourd’hui ĂȘtre dĂ©fini comme la science de l’espace ». A noter que Pythagore, ThalĂšs et Euclide sont les principaux fondateurs de la gĂ©omĂ©trie. La gĂ©omĂ©trie se fonde sur un raisonnement abstrait. Il s’agit de manipuler des objets imaginaires dont les caractĂ©ristiques sont parfaites. La reprĂ©sentation graphique de ces objets n’est quant Ă  elle jamais parfaite, elle permet simplement de se reprĂ©senter schĂ©matiquement ou symboliquement les objets Ă©tudiĂ©s. La gĂ©omĂ©trie peut aussi avoir des applications concrĂštes, par exemple Ă  travers l’architecture. La gĂ©omĂ©trie constitue donc un certain rapport Ă  la matiĂšre elle ne la nie pas mais l’idĂ©alise. Elle est aussi une invitation Ă  voir la perfection cachĂ©e dans la matiĂšre ; elle est l’interface entre la matiĂšre et le divin. La philosophie prĂ©sente de nombreuses similitudes avec la gĂ©omĂ©trie comme cette derniĂšre, elle utilise des outils, se fixe des rĂšgles, s’appuie sur des mĂ©thodes pour arriver Ă  la connaissance ou Ă  la dĂ©monstration d’une vĂ©ritĂ©. Par exemple, la philosophie Ă©tudie des objets mentaux qui peuvent faire penser Ă  des figures gĂ©omĂ©triques. Comme le gĂ©omĂštre, le philosophe utilise la mesure, la comparaison, le modĂšle, la ressemblance, la vĂ©rification ou l’analogie. Perceptions vs. gĂ©omĂ©trie. Nos perceptions sensibles sont trĂšs Ă©loignĂ©es de la gĂ©omĂ©trie. Alors que l’espace gĂ©omĂ©trique est continu, infini et homogĂšne, nos perceptions dĂ©forment sans cesse le rĂ©el. Par sa formule que nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre », Platon nous encourage Ă  dĂ©passer le stade des sensations pour accĂ©der Ă  l’intelligible pur. Il nous incite Ă  passer du partiel Ă  l’universel, du relatif Ă  l’absolu, et donc de l’erreur Ă  la vĂ©ritĂ©. Une vĂ©ritĂ© qui ne dĂ©pend pas de nous, mais qui doit s’imposer Ă  tout ĂȘtre sensĂ©. Raisonner en gĂ©omĂštre, c’est donc renoncer Ă  la part illusionnĂ©e de nous-mĂȘmes, celle qui nous fait aborder le monde par les fausses Ă©vidences, l’ego, les habitudes, les impressions, les stĂ©rĂ©otypes, les prĂ©jugĂ©s, les affects ou les passions. C’est laisser son individualitĂ© le moi » partiel Ă  la porte de l’
Lexposition avec le titre » Nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre » de Nicolas Panayotou est prĂ©sentĂ©e Ă  la galerie A2Z art Gallery Ă  Paris jusqu’au 11 mai 2019. GravĂ© Ă  l’entrĂ©e de l’Ecole fondĂ©e Ă  AthĂšnes par Platon, ce cĂ©lĂšbre
31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 2211 Ouverture ce jour du site de la R. L. TrusatilĂšs . . . Que nul n'entre ici s'il n'est gĂ©omĂštre * MĂȘme si vous n'ĂȘtes pas encore gĂ©omĂštre, mais cela ne saurait tarder, bienvenue sur le site de notre Loge TrusatilĂšs. C'est le site d'une loge vivante qui travaille au Rite français. Vous y trouverez des articles sur la vie de la Loge - Rubrique Articles, des textes fondamentaux, des planches - Rubrique Pages, la liste des travaux en cours - Rubrique Travaux, la date de la prochaine tenue et des manifestations organisĂ©es par la Loge - Rubrique EphĂ©mĂ©ride, des albums photos - Rubrique Albums, des liens vers... - Rubrique Sites Ă  voir, ... Inscrivez-vous Ă  la Newsletter, vous serez avertis, par mail, des mises Ă  jour en temps rĂ©el. Orateur * La tradition veut que cette phrase ait Ă©tĂ© gravĂ©e Ă  l'entrĂ©e de l'AcadĂ©mie, l'Ă©cole fondĂ©e Ă  AthĂšnes par Platon. Mais que vaut cette tradition ? Notons tout d'abord que cette tradition ne nous est connue que par des sources trĂšs tardives, postĂ©rieures d'au moins 10 siĂšcles Ă  Platon elle est mentionnĂ©e par Jean Philopon, philosophe nĂ©oplatonicien chrĂ©tien qui vĂ©cut Ă  Alexandrie au VIĂšme siĂšcle de notre Ăšre et dont survivent plusieurs commentaires d'oeuvres d'Aristote, dans son commentaire du De Anima d'Aristoteet dont on est presque certain aujourd'hui qu'il n'est pas de Philopon; par Elias, un autre philosophe nĂ©oplatonicien alexandrin du VIĂšme siĂšcle de notre Ăšre, postĂ©rieur Ă  Jean Philopon et, comme lui, chrĂ©tien, dans son commentaire des CatĂ©gories d'Aristote; et aussi par Jean TzetzĂšs, auteur byzantin du dĂ©but du XIIĂšme siĂšcle de notre Ăšre, dans ses Chiliades VIII, 973, oĂč on la trouve sous la forme complĂšte. Les deux premiĂšres rĂ©fĂ©rences proviennent de commentaires d'oeuvres d'Aristote, et de fait, on trouve le terme ageĂŽmetrĂštos chez lui, par exemple dans les Seconds analytiques, I, XII, 77b8-34, oĂč le mot figure 5 fois en quelques lignes, mais il ne fait jamais rĂ©fĂ©rence, dans ses oeuvres conservĂ©es du moins, Ă  cette inscription au fronton de l'AcadĂ©mie, oĂč il Ă©tudia, enseigna et vĂ©cut prĂšs de 20 ans. V. M A. V. Commentaire de notre V.M. Al Ecker Avec un G majuscule comme GĂ©omĂ©trie
 Sans doute nĂ©e sur les bords du Nil, la gĂ©omĂ©trie prendra sa vraie dimension de science dans le monde grec. A l'origine elle est l'art d'arpenter la terre, histoire de la mesurer en long, en large et en travers pour mieux rĂ©pondre Ă  l'une des grandes constantes du vivant, la possession d'un espace, bien sĂ»r. Mais c'est aussi l'art de reprĂ©senter, le plus rationnellement possible, le rĂ©el, afin d'en avoir une vue d'ensemble, et de lui donner, sinon un sens, au moins une dimension. C'est donc une maniĂšre concrĂšte de conceptualiser le monde et l'abstraction mathĂ©matique, sachant que le scientifique le plus spĂ©culatif ne rĂȘve toujours que d'une chose voir le rĂ©sultat de sa pensĂ©e. Ainsi, le simple ruban de Moebius, dans lequel le bas est en haut, et inversement, ne se comprend bien qu'en le voyant reprĂ©sentĂ©. Aujourd'hui encore les cosmologistes les plus avancĂ©s sur les thĂ©ories de la naissance de l'univers s'attachent nĂ©anmoins les services de puissants ordinateurs capables de "dessiner" les formes de leurs thĂ©ories les plus Ă©chevelĂ©es. Ainsi, par exemple, Stephen Hawking eut-il besoin de son ami Roger Penrose pour se donner une "idĂ©e visible", Ă  partir de ses thĂ©ories mathĂ©matiques, de ce que pourrait ĂȘtre une singularitĂ© possible ayant participĂ© Ă  la crĂ©ation du monde. Platon conviait donc dans son AcadĂ©mie, non pas le notaire qui stabilise le droit, ni le gĂ©omĂštre en grec guĂ©omĂštrĂšs qui fige le territoire, mais bien l'arpenteur d'espaces, le gueometretos celui qui, en "gĂ©omĂ©trisant" au figurĂ©, est capable d'exprimer le spectacle du cosmos, tant dans le domaine du visible que dans le monde des idĂ©es... RF BB TVFBB - dans Vie du blog-notes
frontonde son AcadĂ©mie : « que nul n'entre ici, s'il n'est gĂ©omĂštre » ; et l'on doit Ă  H. D. Saffrey d'avoir fait le point sur les origines grecques de cette formule, que l'on trouve, Ă  partir du ive siĂšcle, sous la forme : ayecofiiTpTjToę [XYjSetç SICTITCO1. Saffrey en conclut que l'inscription est une «lĂ©gende», c'est-Ă -dire qu
La tradition veut que cette phrase 1 ait Ă©tĂ© gravĂ©e Ă  l'entrĂ©e de l'AcadĂ©mie, l'Ă©cole fondĂ©e Ă  AthĂšnes par Platon. Mais que vaut cette tradition ? Notons tout d'abord que cette tradition ne nous est connue que par des sources trĂšs tardives, postĂ©rieures d'au moins 10 siĂšcles Ă  Platon elle est mentionnĂ©e par Jean Philopon, philosophe nĂ©oplatonicien chrĂ©tien qui vĂ©cut Ă  Alexandrie au VIĂšme siĂšcle de notre Ăšre et dont survivent plusieurs commentaires d'Ɠuvres d'Aristote, dans son commentaire du De Anima d'Aristote in De An., Comm. in Arist. Graeca, XV, ed. M. Hayduck, Berlin 1897, p. 117, 29 ; par Elias, un autre philosophe nĂ©oplatonicien alexandrin du VIĂšme siĂšcle de notre Ăšre, postĂ©rieur Ă  Jean Philopon et, comme lui, chrĂ©tien, dans son commentaire des CatĂ©gories d'Aristote in Cat., Comm. in Arist. Graeca, XVIII, pars 1, ed. A. Busse, Berlin 1900, p. 118, 18 ; et aussi par Jean TzetzĂšs, auteur byzantin du dĂ©but du XIIĂšme siĂšcle de notre Ăšre, dans ses Chiliades VIII, 974-7, oĂč on la trouve sous la forme complĂšte mentionnĂ©e dans la note 1. 2 Les deux premiĂšres rĂ©fĂ©rences proviennent de commentaires d'Ɠuvres d'Aristote, et de fait, on trouve le terme ageĂŽmetrĂštos chez lui, par exemple dans les Seconds analytiques, I, xii, 77b8-34, oĂč le mot figure 5 fois en quelques lignes, mais il ne fait jamais rĂ©fĂ©rence, dans ses Ɠuvres conservĂ©es du moins, Ă  cette inscription au fronton de l'AcadĂ©mie, oĂč il Ă©tudia, enseigna et vĂ©cut prĂšs de 20 ans. Si le caractĂšre tardif des sources peut nous inciter Ă  douter de l'authenticitĂ© de cette tradition, il n'en reste pas moins que, dans l'esprit, elle n'a rien d'invraisemblable, comme on pourra s'en convaincre en lisant ou relisant ce que dit Platon des sciences propres Ă  la formation du philosophe au livre VII de la RĂ©publique, et en particulier du rĂŽle de la gĂ©omĂ©trie en RĂ©publique, VII, 526c8-527c11. Il faut seulement remarquer que, pour Platon, la gĂ©omĂ©trie, pas plus que les autres sciences mathĂ©matiques, n'est une fin en soi, mais seulement un prĂ©alable destinĂ© Ă  tester et dĂ©velopper la capacitĂ© d'abstraction de l'Ă©tudiant, c'est-Ă -dire son aptitude Ă  dĂ©passer le stade des sensations qui nous maintiennent dans l'ordre du visible et du monde matĂ©riel pour s'Ă©lever jusqu'Ă  l'intelligible pur. Et la gĂ©omĂ©trie, comme le montre l'expĂ©rience avec l'esclave dans le MĂ©non 80d1-86d2, peut aussi nous faire apprĂ©hender des vĂ©ritĂ©s » celle d'un thĂ©orĂšme de gĂ©omĂ©trie comme, dans le cas du MĂ©non, celui sur le doublement du carrĂ© que l'on peut dire transcendantes » en ce qu'elles ne dĂ©pendent pas de ce que nous en pensons, mais s'imposent Ă  tout ĂȘtre sensĂ©, et donc nous inciter Ă  nous demander si de telles vĂ©ritĂ©s transcendantes n'existent pas aussi dans d'autres domaines, comme celui de l'Ă©thique et de ce qui fait le vĂ©ritable bonheur des hommes, que nous ayons moyen de les dĂ©montrer » ou pas. Une derniĂšre remarque sur la traduction du grec. La formule ne parle pas de gĂ©omĂštre », qui se dit en grec geĂŽmetrĂšs, mais qualifie les exclus Ă  l'aide de l'adjectif ageĂŽmetrĂštos, formĂ© du a- privatif et d'une forme, geĂŽmetrĂštos, qui correspond Ă  l'adjectif verbal en -tos du verbe geĂŽmetrein, dont la signification premiĂšre et etymologique est mesurer metrein la terre gĂš », c'est-Ă -dire arpenter », et qui en est venu Ă  signifier pratiquer la gĂ©omĂ©trie » dans un sens plus gĂ©nĂ©ral dans la mesure oĂč la gĂ©omĂ©trie est en effet nĂ©e des besoins de l'arpentage. Les adjectifs verbaux en -tos servent en grec Ă  exprimer le possible comme les adjectifs en -able ou -ible en français, et geĂŽmetrĂštos signifie donc au sens premier qui peut pratiquer la gĂ©omĂ©trie », ou, au sens passif, qui peut ĂȘtre objet de gĂ©omĂ©trie », soit encore gĂ©omĂ©trique », ce qui en fait alors un synonyme de geĂŽmetrikos dont gĂ©omĂ©trique » est le dĂ©calque français. 3 Dans ces conditions, il serait prĂ©fĂ©rable de traduire l'inscription supposĂ©e par que pas un inapte Ă  la gĂ©omĂ©trie n'entre » plutĂŽt que par que nul n'entre s'il n'est gĂ©omĂštre ». L'avertissement ne vise pas tant ceux qui ne sont pas dĂ©jĂ  gĂ©omĂštres confirmĂ©s que ceux qui n'ont pas, comme aurait dit Pascal, l'esprit de gĂ©omĂ©trie, ou du moins une aptitude Ă  pratiquer la gĂ©omĂ©trie. Retour Ă  l'index des questions sur Platon 1 Une forme plus complĂšte de cette phrase est citĂ©e par R. Baccou dans la note 492 sur RĂ©p., VII, 526e6-7 Ă  sa traduction de la RĂ©publique pour les Ă©ditions Garnier GF Flammarion n° 90, Paris, 1966 mĂšdeis ageĂŽmetrĂštos eisitĂŽ mou tĂšn stegĂšn », qui se traduit par que personne n'entre sous mon toit s'il n'est gĂ©omĂštre ». <== 2 Sur ces sources, cf. la rubrique ageĂŽmetrĂštos dans le Greek-English Lexicon de Liddell-Scott-Jones, ainsi que la note sur RĂ©publique, VII, 527c dans l'Ă©dition BudĂ© de la RĂ©publique par E. Chambry, Platon, ƒuvres complĂštes, Tome VII, 1Ăšre partie, RĂ©publique, livres IV-VII, p. 165. On pourra aussi consulter l'ouvrage de D. H. Fowler, The Mathematics of Plato's Academy A New Reconstruction, Oxford University Press, 1987, pp. 200-201, qui renvoie pour les sources de l'inscription Ă  un article de H. D. Saffrey intitulĂ© AgeĂŽmetrĂȘtos mĂȘdeis eisitĂŽ une inscription lĂ©gendaire », publiĂ© dans la Revue des Ă©tudes grecques 81 1968, pp. 67–87, et repris dans Recherches sur le nĂ©oplatonisme aprĂšs Plotin Histoire des doctrines de l'antiquitĂ© classique, 14, Paris, Vrin, 1990. Saffrey retrouve les plus anciennes rĂ©fĂ©rences Ă  cette inscription dans un discours Ă©crit en 362 par l'empereur Julien l'Apostat, qui fait rĂ©fĂ©rence Ă  une inscription Ă  l'entrĂ©e de l'AcadĂ©mie sans en citer le texte prĂ©cis ce qui pourrait suggĂ©rer que l'histoire Ă©tait dĂ©jĂ  bien connue, et dans une scolie anonyme sur un manuscrit d'Aelius Aristide dont l'auteur probable serait selon lui l'orateur Sopatros qui vĂ©cut au IVĂšme siĂšcle de notre Ăšre, qui, elle, mentionne le texte de l'inscription, en prĂ©cisant que ageĂŽmetrĂštos a Ă©tĂ© mis plutĂŽt que anisos kai adikos inĂ©gal/inique et injuste », parfois utilisĂ©s sur des inscriptions similaires Ă  l'entrĂ©e de lieux sacrĂ©s que personne d'inique ou d'injuste n'entre ici », parce que la gĂ©omĂ©trie recherche l'Ă©galitĂ© et la justice/justesse hĂš gar geĂŽmetria tĂšn isotĂšta kai tĂšn dikaiosunĂšn zĂštei ». On retrouve cette mĂȘme mise en relation avec les idĂ©es d'Ă©galitĂ© et de justice dans la mention de l'inscription faite dans les Chiliades de Jean TzĂštzĂšs, dont le texte est le suivant Pro tĂŽn prothurĂŽn tĂŽn hautou grapsas hupĂšrche PlatĂŽn MĂšdeis ageĂŽmetrĂštos eisitĂŽ mou tĂšn stegĂšn Toutestin, adikos mĂšdeis paresierchestĂŽ tĂšide IsotĂšs gar kai dikaion esti geĂŽmetria. Platon avait Ă©crit sur la porte d'entrĂ©e de sa maison "Que personne n'entre sous mon toit s'il n'est gĂ©omĂštre", c'est-Ă -dire "Que personne d'injuste ne s'introduise subrepticement ici", car la gĂ©omĂ©trie est Ă©galitĂ© et justice/justesse ». <== 3 Dans le passage citĂ© plus haut des Seconds analytiques I, xii, 77b8-34, Aristote utilise geĂŽmetrikos lorsqu'il veut parler positivement de questions ou de problĂšmes qui sont gĂ©omĂ©triques » et ageĂŽmetrĂštos comme son contraire lorsqu'il veut parler de questions ou de problĂšmes qui sont non gĂ©omĂ©triques », mais n'utilise jamais geĂŽmetrĂštos. Il utilise aussi une fois ageĂŽmetrĂštos au masculin pluriel 77b13 pour qualifier des interlocuteurs potentiels lorsqu'il dit qu'on ne devrait pas parler gĂ©moĂ©trie parmi des non gĂ©omĂštes » en ageĂŽmetrĂštois, opposant ces personnes au geĂŽmetrĂšs. <== Platon et ses dialogues Page d'accueil - Biographie - ƒuvres et liens vers elles - Histoire de l'interprĂ©tation - Nouvelles hypothĂšses - Plan d'ensemble des dialogues. Outils Index des personnes et des lieux - Chronologie dĂ©taillĂ©e et synoptique - Cartes du monde grec ancien. Informations sur le site À propos de l'auteur PremiĂšre publication le 4 janvier 2004 anglais et français - DerniĂšre mise Ă  jour le 26 mars 2011 © 2004 Bernard SUZANNE cliquez sur le nom pour envoyer vos commentaires par courrier Ă©lectronique Toute citation de ces pages doit inclure le nom de l'auteur et l'origine de la citation y compris la date de derniĂšre mise Ă  jour. 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Que nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre » : la prĂ©paration des textes de loi et de dĂ©cret est en passe d’ĂȘtre rĂ©appropriĂ© par les hauts fonctionnaires, d’autant plus
ï»żAu cours de l'ensemble de sa carriĂšre universitaire, Bernard Durand a explorĂ© bon nombre de domaines de l'histoire du droit l'histoire du droit administratif... Lire la suite 30,00 € Neuf ExpĂ©diĂ© sous 6 Ă  12 jours LivrĂ© chez vous entre le 6 septembre et le 13 septembre Au cours de l'ensemble de sa carriĂšre universitaire, Bernard Durand a explorĂ© bon nombre de domaines de l'histoire du droit l'histoire du droit administratif et l'histoire du droit public, l'histoire du droit privĂ©, l'histoire du droit colonial et l'histoire du droit pĂ©nal. Parmi tous ces thĂšmes de recherche, le dernier paraĂźt lui avoir tenu particuliĂšrement Ă  coeur. Il a, en effet, livrĂ© une Ă©tude d'ensemble sur la justice pĂ©nale et ses contours, de l'Ancien RĂ©gime au XXe siĂšcle. Dans la RĂ©publique, Platon explique que la gĂ©omĂ©trie est la science qui permet d'accĂ©der au savoir "elle a pour objet la connaissance de ce qui est toujours", "elle attire l'Ăąme vers la vĂ©ritĂ© ; elle forme en elle cet esprit philosophique qui Ă©lĂšve nos regards vers les choses d'en haut au lieu de les abaisser, comme on le fait, sur les choses d'ici-bas". "Que nul n'entre ici s'il n'est gĂ©omĂštre", aurait-il mĂȘme fait inscrire au seuil de l'AcadĂ©mie, Ă  AthĂšnes. Force est de constater qu'il y a, Ă  la fois dans la science gĂ©omĂ©trique et dans ce qu'elle permet de comprendre selon Platon, le coeur de la dĂ©marche scientifique de Bernard Durand. Ses recherches dans la lĂ©gislation et la doctrine, tant française qu'europĂ©enne, confrontĂ©es sans cesse aux sources de la pratique judiciaire et enrichies par la littĂ©rature et la philosophie ont fourni matiĂšre Ă  plusieurs articles rĂ©unis dans ce recueil. Ces articles, mĂȘme vingt ou trente ans plus tard, n'ont rien perdu de leur intĂ©rĂȘt ni de leur pertinence. Date de parution 01/11/2011 Editeur ISBN 978-2-910114-28-2 EAN 9782910114282 Format Grand Format PrĂ©sentation BrochĂ© Nb. de pages 430 pages Poids Kg Dimensions 16,0 cm × 24,0 cm × 3,0 cm

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Auteur Philippe Boudon_ DOI [Comment interroger la conception numĂ©rique Ă  partir de l’architecturologie, qui s’est donnĂ©e la tĂąche de comprendre la conception architecturale ? Dans un prĂ©cĂ©dent article, Thierry Ciblac questionnait le rĂŽle de l’enseignement de la gĂ©omĂ©trie dans la formation des architectes et rappelait le nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre ». Philippe Boudon dĂ©veloppe et tempĂšre ici la formule nĂ©gative qu’il lui avait adressĂ©e.] Squared vertigo par Ste71 sous licence CC BY-NC-SA Peut-on envisager une architecturologie numĂ©rique ? Il ne s’agit pas tant par lĂ  d’utiliser l’architecturologie sur un support numĂ©rique 1. Ce qui pourrait toutefois ĂȘtre une piste de travail imaginons par exemple un menu architecturologique constituĂ© des concepts architecturologiques comme embrayage, dimension, rĂ©fĂ©rence, dĂ©coupage, etc
 La simple simulation de l’usage d’un tel menu, s’il Ă©tait possible, permettrait peut-ĂȘtre de poser des problĂšmes Ă  la conception numĂ©rique. Mais, de façon Ă©pistĂ©mologiquement plus ambitieuse, il s’agirait de considĂ©rer le mot conception dans une extension dĂ©passant le domaine architectural oĂč il a pris naissance, pour examiner l’apport possible de l’architecturologie – de ses concepts – Ă  la conception numĂ©rique 2, comme j’ai pu l’esquisser pour la conception musicale. C’est dans le fond un des horizons du laboratoire dĂ©nommĂ© antĂ©rieurement ARIAM-LAREA et qui poursuit, sous une nouvelle appellation, le MAACC, d’associer une rĂ©flexion architecturologique Ă  ses diverses recherches sur la conception numĂ©rique. C’est dans cet esprit que je m’interrogerai ici sur quelques concepts. Espace de rĂ©fĂ©rence Le mot dĂ©signe une rĂ©fĂ©rence encore vague envisagĂ©e par le concepteur Ă  la rĂ©alitĂ©. Tandis que les mots de rĂ©fĂ©rent chez le linguiste, ou de rĂ©fĂ©rence chez le philosophe requiĂšrent un renvoi prĂ©cis, d’un signe ou d’un mot Ă  quelque rĂ©alitĂ© donnĂ©e. En termes sĂ©miotiques peirciens, l’espace de rĂ©fĂ©rence concerne la primĂ©itĂ©. C’est dire son vague, son aspect qualitatif, l’idĂ©e de possibilitĂ©. Dans ces conditions on imagine d’emblĂ©e quelque obstacle du cĂŽtĂ© du numĂ©rique qui ne semble pas bien supporter le vague, le flou, l’imprĂ©cis. Mais on peut cependant, sans penser Ă  un usage opĂ©ratoire, tenir que lorsque Frank Gehry conçoit Bilbao c’est prĂ©cisĂ©ment la possibilitĂ© offerte par un logiciel, le logiciel Catia qui lui aura permis d’envisager des formes qui auraient sans lui Ă©tĂ© irrĂ©alisables. Dans ce cas il me semble que le numĂ©rique aura bien Ă©tĂ© espace de rĂ©fĂ©rence pour l’architecte, comme, pour prendre un autre exemple, l’économique aura pu l’ĂȘtre pour la maison des artisans chez Le Corbusier, ou comme aujourd’hui le dĂ©veloppement durable travaille les esprits. On dispose donc avec espace de rĂ©fĂ©rence », d’un concept qui pourrait ĂȘtre opĂ©ratoire pour l’intelligibilitĂ© du numĂ©rique comme espace de conception mĂȘme si Gehry dit ne guĂšre prendre d’intĂ©rĂȘt Ă  l’informatique comme j’ai pu l’entendre Ă©noncer lors de confĂ©rences faites en commune Ă  Washington, le cas Bilbao-Ghery permet de tirer un enseignement qui n’est autre que la possibilitĂ©, pour la conception architecturale, que le numĂ©rique puisse constituer un espace de rĂ©fĂ©rence pour elle. Il semble que ce soit lĂ  une philosophie qui commande plus d’un des travaux menĂ©s au MAACC. Mais on peut aussi poser la question sous une forme symĂ©trique, Ă  savoir la possibilitĂ© de la conception architecturale d’ĂȘtre espace de rĂ©fĂ©rence pour la conception numĂ©rique. Sans doute est-ce lĂ  encore une voie suivie par le laboratoire, mais l’idĂ©e d’examiner les deux possibilitĂ©s dans une symĂ©trie ne pourrait-elle forcer Ă  clarifier des programmes de recherche en les distinguant et engager une reprĂ©sentation dynamique d’allers retours entre conception architecturale et conception numĂ©rique ? On pourrait prendre naturellement la dĂ©claration de Gehry Ă  l’égard de l’informatique pour une coquetterie mais je pense qu’il faut la prendre beaucoup plus au sĂ©rieux. Traduite en termes architecturologiques cela reviendrait Ă  faire l’hypothĂšse que les espaces de rĂ©fĂ©rence sont trop vagues pour entrer dans la machine » et restent Ă  situer chez l’utilisateur, non dans la machine. En gĂ©nĂ©ralisant Ă  la connaissance de la conception numĂ©rique cela dĂ©bouche sur une question majeure de valeur gĂ©nĂ©rale qu’est-ce qui est de l’ordre du ou des langages machine et qu’est-ce qui demeure hors de ces langages, c’est-Ă -dire relĂšve de la pensĂ©e du concepteur. En d’autre terme sĂ©parer l’informatisable du non informatisable. Le concept d’espace de rĂ©fĂ©rence ne me semble donc pas pouvoir s’inscrire dans 1 mais il peut aider Ă  2. Mais il en irait de mĂȘme du concept non moins important de pertinence, dont l’échelle gĂ©omĂ©trique est le degrĂ© zĂ©ro. Échelle et gĂ©omĂ©trie, Ă©chelle gĂ©omĂ©trique De façon fondamentale, l’échelle est posĂ©e, en architecturologie, non comme quelque notion d’ordre esthĂ©tique, comme il est lĂ©gitime en architecture, mais comme une question Ă©pistĂ©mologique elle est lieu de la diffĂ©rence entre gĂ©omĂ©trie et architecture, constituant comme telle un programme de recherche. De ce point de vue on ne peut manquer de constater l’importance de la gĂ©omĂ©trie dans la conception numĂ©rique et le problĂšme qui s’ensuit. Est-ce que le numĂ©rique, compte tenu de la place majeure que la gĂ©omĂ©trie y tient, n’est pas, dans cette mesure mĂȘme, relativement incompatible avec la conception architecturale, laquelle a toujours affaire Ă  de l’échelle, sous quelque forme que ce soit ? De nombreux commentaires exprimant les difficultĂ©s relatives Ă  l’échelle dans l’usage du numĂ©rique permettent de penser qu’il y a lĂ  un problĂšme de fond. Certains parlent de crise de l’échelle pour cette raison sans peut-ĂȘtre distinguer ce qui est d’ordre gĂ©nĂ©ral pour la conception architecturale et ce qui peut ressortir prĂ©cisĂ©ment au numĂ©rique. Or on sait qu’une des Ă©chelles architecturologiques entendues Ă  un premier niveau comme pertinences de mesures est l’échelle gĂ©omĂ©trique, mais une Ă©chelle non embrayante. Autrement dit de la gĂ©omĂ©trie » est prĂ©sente en architecture ce qui est reconnu en architecturologie par la prĂ©sence mĂȘme d’une Ă©chelle gĂ©omĂ©trique, sans qu’elle puisse suffire Ă  dimensionner des objets. Et comme il ne s’agit pas de gĂ©omĂ©trie au sens mathĂ©matique du terme, mais d’une appellation du langage ordinaire qui qualifierait volontiers de » gĂ©omĂ©trique » un cube qui n’en serait pas tout Ă  fait un la maison des artisans de Le Corbusier par exemple, tandis que les montagnes produites artificiellement par synthĂšse de figures fractales a priori n’en seraient pas, d’oĂč procĂšde justement notre Ă©tonnement pour de telles figures qu’on aurait pas ordinairement qualifiĂ©es de gĂ©omĂ©trique », il convient alors de prĂ©ciser de façon plus formelle et sans s’en tenir Ă  des formes dites » gĂ©omĂ©triques » ce qui peut ĂȘtre hypothĂ©tiquement entendu en architecturologie par l’expression Ă©chelle gĂ©omĂ©trique. Une des mes hypothĂšses sur ce point est de la caractĂ©riser par son homogĂ©nĂ©itĂ©. Comme tout espace architectural nĂ©cessite des mesures confĂ©rĂ©es Ă  l’objet via une fonction gĂ©nĂ©rale d’embrayage, il suit d’une telle hypothĂšse que la fonction d’embrayage qui s’y associe se caractĂ©rise par son unicitĂ©. On peut alors considĂ©rer que l’unicitĂ© d’embrayage caractĂ©rise formellement l’échelle gĂ©omĂ©trique. Est » gĂ©omĂ©trique » ce qui suppose une unicitĂ© d’embrayage. Dans cette idĂ©e d’homogĂ©nĂ©itĂ© on pourrait sans doute inclure aussi bien, Ă  cĂŽtĂ© des cubes, sphĂšres et autres volumes rĂ©guliers ou semi-rĂ©guliers, les grammaires de forme de Georges Stiny, les courbes de Peano, les fractales de Mandelbrot comme les pavages de Penrose et autres. Les coupoles gĂ©odĂ©siques de Fuller par contre, malgrĂ© la tentation qu’on aurait de les tenir pour » gĂ©omĂ©triques », n’y entreraient pas au titre d’échelle gĂ©omĂ©trique mais plutĂŽt de modĂšle gĂ©omĂ©trique tĂ©lĂ©ologique. DĂ©crites explicitement ou implicitement les blobs » et autre metaballs » y trouveraient aussi bien leur place, Ă©tant dĂ©crites par telle ou telle formule », une formule qui en caractĂ©rise justement l’homogĂ©nĂ©itĂ©. Du mĂȘme coup, on peut constater Ă  quel point la gĂ©omĂ©trie ou, vaudrait-il mieux dire, le gĂ©omĂ©trique en architecture », prend une place considĂ©rable dans le cas du numĂ©rique, tout en ne concernant qu’une partie trĂšs limitĂ©e de ce qui peut se jouer de façon gĂ©nĂ©rale dans l’ordre des opĂ©rations de la conception architecturale celle-ci se limiterait Ă  ce qui relĂšve d’une unicitĂ© d’embrayage. Le plan du journal Turun Sanomat fournirait Ă  titre d’exemple un cas de figure de la conception particuliĂšrement ardu Ă  simuler pour le numĂ©rique. Turun Sanomat Aalto arch., schĂ©ma Ph. Boudon Des instituts universitaires dĂ©veloppent des secteurs de programmation sous l’expression de gĂ©omĂ©trie architecturale » qui montrent en mĂȘme temps l’hypertrophie qui peut guetter la conception dans ce domaine de modalitĂ©s pouvant Ă  la fois ĂȘtre prolifĂ©rantes pour l’avenir et malgrĂ© tout limitĂ©es quant au type de productions qui peuvent ĂȘtre conçues, ou plutĂŽt gĂ©nĂ©rĂ©es. On peut mĂȘme penser qu’un style numĂ©rique est dĂ©jĂ  perceptible, ressenti comme tel, qui a toutes les apparences de la novation mais que pourrait aussi guetter une forme d’homogĂ©nĂ©itĂ© ressentie, laquelle procĂ©derait justement de l’homogĂ©nĂ©itĂ© gĂ©omĂ©trique que les variations de l’architecture dite paramĂ©trique ne rĂ©ussissent pas dans tous les cas Ă  estomper, sauf si d’autres Ă©chelles architecturologiques travaillent implicitement la conception. Echelle de niveaux de conception, Ă©chelle de voisinage Devant une mĂ©ta Ă©chelle globale instanciĂ©e par une Ă©chelle gĂ©omĂ©trique – une hypothĂšse de caractĂ©risation de la conception architecturale numĂ©rique – l’échelle de niveau de conception, qui en est l’opposĂ©e, pourrait constituer un sous-programme non moins important pour la conception numĂ©rique que la gĂ©omĂ©trie architecturale »[1]. DĂ©coupant l’homogĂ©nĂ©itĂ© dont il a Ă©tĂ© question de quelque maniĂšre que ce soit, elle entraĂźne, par nĂ©cessitĂ© d’une certaine façon, le concept d’échelle de voisinage qui relie les parties dĂ©coupĂ©es. Celle-ci peut alors ĂȘtre posĂ©e comme un programme Ă  envisager pour la recherche en conception architecturale numĂ©rique. Il serait possible, par exemple, de se demander comment rĂ©soudre numĂ©riquement le problĂšme de voisinage en jeu dans le cas de la Banque Nordique d’Helsinki d’Alvar Aalto, lequel a valeur d’emblĂšme de l’échelle de voisinage en architecturologie mais qui suppose l’articulation d’autres Ă©chelles voir mon article dans Echelles[2] . La question devrait naturellement ĂȘtre travaillĂ©e more geometrico. la Banque d’Helsinki Aalto arch., schĂ©ma Ph. Boudon More geometrico Si l’architecturologie procĂšde d’un principe qui pourrait s’énoncer nul n’entre ici s’il est gĂ©omĂštre » attendu que la rĂ©duction de la conception architecturale Ă  la gĂ©omĂ©trie, particuliĂšrement favorisĂ©e par le numĂ©rique, explique les problĂšmes d’échelle qui sont suscitĂ©s par l’omnipotence du gĂ©omĂ©trique, dans une interprĂ©tation diffĂ©rente ici de celle que donne Antoine Picon[3] de la crise de l’échelle qui frappe la scĂšne de l’architecture contemporaine ». Il conviendrait cependant de travailler en architecturologie more geometrico, c’est-Ă -dire de façon formelle, non au sens polastique du mot forme, mais en un sens analogue Ă  celui qu’il peut prendre en logique ou en mathĂ©matiques. Si les formes gĂ©omĂ©triques plastiques semblent commander la recherche architecturale relative Ă  la conception numĂ©rique, ce sont les opĂ©rations formellement identifiĂ©es qui devraient intĂ©resser une recherche architecturologique soucieuse d’une articulation entre opĂ©rations de conception architecturale et opĂ©rations de conception numĂ©rique. Nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre » pourrait-on dire cette fois, en pensant que le numĂ©rique a peut-ĂȘtre la vertu d’exiger de la part des futurs architecturologues une rigueur 
 digne de la gĂ©omĂ©trie
 du mathĂ©maticien plus que de celle 
 de l’architecte, qui n’est pas moindre mais reste d’autre nature. Échelle sĂ©mantique, Ă©chelle Ă©conomique Enfin si la gĂ©omĂ©trie est bien un univers non embrayĂ© exigeant de ce fait un embrayage par d’autres Ă©chelles architecturologiques, on peut considĂ©rer que l’échelle sĂ©mantique est naturellement amenĂ©e Ă  jouer un rĂŽle majeur mais par une facilitĂ© parfois excessive. DĂšs qu’un quelconque blob est engendrĂ©, ne suffit-il pas de le nommer chapelle » ou Ă©glise » pour effectuer une jonction de pure forme entre conception numĂ©rique et conception architecturale ? DĂšs qu’une metaball est engendrĂ©e ne peut-on se contenter d’en faire un musĂ©e », tout simplement en dĂ©clarant que c’est un musĂ©e ? DĂšs qu’un pavage de Penrose s’est dĂ©ployĂ© ne peut-on en faire un pavage » justement ? ou encore un tapis, ou un parc d’exposition » ou mĂȘme un plan de ville ou un aĂ©roport, pour l’embrayer de quelque maniĂšre, mais d’abord de maniĂšre sĂ©mantique quelque peu cavaliĂšre au regard de l’Architecture ? Mais ici sans doute l’échelle Ă©conomique intervient-elle en association avec l’échelle sĂ©mantique, facilitant des engendrements numĂ©riques parfois gratuits et sĂ©mantiquement superficiels, mais Ă©conomiquement efficaces, au moins pour les concepteurs. Pour citer cet article Philippe Boudon, Nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre » », DNArchi, 04/04/2012, [1] Pour laquelle un sĂ©minaire doit se dĂ©rouler au Centre Georges Pompidou en septembre 2012, ce qui montre assez l’actualitĂ© de la question [2] Philippe Boudon, Échelles, editions Economica, Paris, 2002. Pp. 253-271. 3] Antoine Picon, Une introduction Ă  la culture numĂ©rique, Ă©ditions Birkhauser, Basel, 2012. P. 124. RĂ©fĂ©rences BOUDON Philippe, 2003, Sur l’espace architectural, ParenthĂšses, Marseille. EVERAERT-DESMEDT Nicole,1990, Le processus interprĂ©tatif. Introduction Ă  la sĂ©miotique de Ch. S. Peirce , Pierre Mardaga Ă©diteur, LiĂšge.
. 496 49 251 74 415 370 331 76

que nul n entre ici s il n est geometre